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Budget, réforme des retraites, dissolution… Ce qu’il faut retenir de l’Interview de Sébastien Lecornu

Le Premier ministre démissionnaire affirme qu’un nouveau chef de gouvernement peut être nommé « dans les 48 heures », écarte une dissolution, reconnaît des erreurs, et pose les lignes sur retraites et budget

  • Sébastien Lecornu, Premier ministre démissionnaire, a annoncé que « la situation permet de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures » et que « ce soir, ma mission est terminée ».
  • Il estime que « la dissolution s’éloigne » car « il y a une majorité absolue à l’Assemblée nationale qui refuse la dissolution », et préconise un futur gouvernement « complètement déconnecté des ambitions présidentielles pour 2027 » pour gérer les dossiers difficiles comme le budget 2026 et la réforme des retraites.
  • Lecornu a reconnu ses erreurs en déclarant que « la composition du gouvernement manquait sans doute d’originalité, je plaide coupable » et a souligné l’importance de la stabilité dans le contexte international, estimant que « ce n’est pas le moment de changer de président ».

Sans fracas mais avec insistance, Sébastien Lecornu est venu fermer la parenthèse. Invité du 20 heures de France 2 mercredi soir, le Premier ministre démissionnaire a acté la fin de sa mission arguant ne pas « courir après le job » de Premier ministre. « La situation permet de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures », a-t-il affirmé. L’Élysée a confirmé ce délai au cours de la soirée.

Au terme des « ultimes négociations » menées depuis l’annonce de sa démission lundi matin, il a dressé le bilan de ses échanges avec les partis, assurant avoir dit au chef de l’État que « les perspectives de dissolution s’éloignaient ». « Ce soir, ma mission est terminée », a-t-il martelé, dans un entretien mené par une Léa Salamé visiblement souffrante.

« La dissolution s’éloigne »

Premier point abordé : la dissolution de l’Assemblée, réclamée par 66 % des Français selon un sondage Ifop pour LCI. « Il y a une majorité absolue à l’Assemblée nationale qui refuse la dissolution », a assuré Sébastien Lecornu, décrivant un hémicycle qui reflète les « fractures » du pays.

« Je sens qu’un chemin est encore possible, difficile, mais possible », a-t-il ajouté, en invitant l’Élysée à trancher rapidement sur le nom du prochain chef du gouvernement. Au terme de deux jours de consultations, il affirme que « la dissolution s’éloigne » et estime que la future équipe devra être « complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027 ».

Un budget avec « beaucoup à débattre »

Ensuite, le budget. Le projet 2026 sera présenté en Conseil des ministres lundi, date butoir. Il « ne sera pas parfait », prévient Sébastien Lecornu, mais « il y aura beaucoup à débattre » : des économies, des mesures « qui peuvent avoir un impact social » et des arbitrages fiscaux « à justifier ».

Le Premier ministre démissionnaire promet un « choc de confiance » pour ménages et entreprises, tout en rappelant qu’il ne peut entrer dans le détail puisqu’il a démissionné : « Il est tombé avec moi. »

Les retraites, « l’un des dossiers les plus bloquants »

Sujet incontournable des 48 dernières heures, la réforme des retraites reste, selon Sébastien Lecornu, « l’un des dossiers les plus bloquants ». « Il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu » et « on ne peut pas être dans un déni démographique », dit-il. Une suspension coûterait « au moins 3 milliards d’euros » en 2027.

À ce stade, « c’est au président de la République de prendre ses responsabilités. Respectons l’institution présidentielle ». Ce débat, prévient-il, « s’invitera à la présidentielle », et il précise ne pas être candidat.

« La composition du gouvernement manquait d’originalité »

Sur la méthode, Sébastien Lecornu a concédé des erreurs : « La composition du gouvernement manquait sans doute d’originalité, je plaide coupable. » Il décrit des négociations où, « dans le secret des conversations, les responsables politiques veulent avancer », mais où « les bases militantes poussent aux lignes les plus dures ».

Pour la suite, il appelle un exécutif « complètement déconnecté des ambitions de 2027 », chargé de « se retrousser les manches » jusqu’à l’élection. « J’ai tout essayé… ce soir, ma mission est terminée », résume-t-il, se présentant en « moine-soldat » de ces 48 heures.

« Pas le moment de changer de président »

Enfin, le contexte international plaide, selon lui, pour la stabilité : « Il ne faut pas sous-estimer la tension à l’international » que le chef de l’État « doit gérer », a-t-il souligné, estimant que « ce n’est pas le moment de changer de président » et appelant à « respecter l’institution présidentielle ».

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