Chronique Bônoise 

LA MAISON HANTÉE DE LA CITÉ JUANOLA !

J’avais tout juste 07 ans et j’habitais la 5 ème rue de la cité Juanola.Ce quartier dont la spécificité est qu’aucune de ses cinq rues ne porte de nom, est situé dans la périphérie de la ville, au piémont de l’Edough et au milieu de plusieurs fermes de colons.En parallèle de la façade principale de ce quartier aux maisons symétriques, il y avait un chemin fortement boisé et peuplé d’arbres, à majorité de géants muriers, que les colons appelaient  » chemin de l’orphelinat  » et nous les arabes  » trig Chemora « . Appellation dont nous n’avions jamais su la signification.Au contraire de celle des colons, qui indique effectivement la localisation de l’orphelinat, situé à proximité de la poterie Benamara.

On s’avanturait rarement trop loin sur ce chemin, dont l’aboutissement après la traversée de plusieurs jardins et vergers, n’est autre que l’implantation de deux cimetières musulmans successifs, Sidi Harb et Bouhdid.Seuls nos aînés adolescents s’y risquaient sans crainte, à la recherche de vers à soie sur les hautes branches des muriers, et se gaver de fruits de saison fort abondants en ces lieux, où seule la nature avait droit de cité.À l’entrée Nord de ce quartier, laquelle est la seule issue asphaltée vers le Pont Blanc, la Colonne et le centre ville, se trouvait une grande bâtisse abandonnée nommée maison MESTIRI.Bien que se trouvant en bordure de la route, cette grande maison vide faisait peur à tous les enfants de la cité Juanola, et donnait la chair de poule aux adultes.

On l’appelait  » la maison hantée « . Et dès qu’il faisait sombre, vous ne trouviez aucun enfant ou adolescent non accompagné dans ces parages.Et d’ailleurs, pour nous assagir de nos espiègleries diurnes, nos parents nous menaçaient des fantômes nocturnes de la maison hantée ! HhhhhhhhhLes adultes nous racontaient pas mal d’histoires sur cette maison hantée, où selon eux, dès la tombée de la nuit des ogres et des fantômes ne cessaient de se transformer en êtres humains, pour capturer les petits enfants que nous étions et les manger.Cette maison existait encore, il y a une vingtaine d’années où personne ne voulait s’y installer, et même à proximité.Mais plus maintenant. Car paraît-il, les héritiers de cette immense propriété ont redonné signe de vie.La maison hantée est devenue tout un espace d’habitations et de commerces, avec l’émergence d’un CEM, où nos enfants le fréquentent sans crainte, car la légende de la maison MESTIRI hantée a été enterrée sous les tonnes de béton du progrès.

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