Chronique Bônoise 

AHMED  » ROUCHI  » LA LÉGENDE BÔNOISE !

Selon les contes typiquement bônois, relatés dans le giron des familles musulmanes durant les longues soirées d’hiver, un héros mythique nommé Ahmed  » le Rocher  » ou  » ROUCHI » en arabe local dialectal, aurait existé à Annaba durant la fin du 19 ème siècle.Est-ce une légende ou une réalité ?Nous avions beau chercher dans les livres d’histoire de la ville de BÔNE, notamment ceux de Louis Arnaud, René Bouyac ou Louis Bertrand, personne n’y fait allusion !Seul le dramaturge et historien algérien Hsen Derdour y fait allusion et le cite dans son oeuvre, comme un homme justicier au service des pauvres.

Cet homme exceptionnel, que nos aïeux décrivaient avec force détails élogieux, était un repris de justice notoire aux yeux de l’administration coloniale, alors qu’il n’a jamais gardé de butin pour lui-même !En allant à l’école, nous avons su plus tard qu’il était une sorte de Robin des bois, allias Robin wood des forêts d’Angleterre, qui depouillait les riches pour donner aux pauvres. On disait de lui qu’il était fort comme un lion, courageux, bon, généreux et aussi beau qu’Apollon.

À son époque, de riches colons français s’avanturaient en calèches ou à cheval, vers les chemins boisés de la route de l’orphelinat, pour pique-niquer ou tout simplement chasser du gibier.Et ces environs, du champ Philippe actuellement appelé  » Lauriers roses  » ou Didouche Mourad, jusqu’à Bouhdid en empruntant le chemin fortement boisé de  » trig Chemora « , étaient le fief exclusif de Robin des bois bônois.Armé d’un fusil de chasse et d’un gourdin, selon nos ancêtres, Ahmed ROUCHI contraignait les riches colons de mettre pied à terre, de vider leurs bourses et de se délester de leurs bijoux de valeur.

C’était rare qu’il usait de sa force pour se faire obéir, dit-on !Il suffisait qu’il se mette en travers du chemin en menaçant les colons de son arme à feu, pour que ces derniers obéissent à ses ordres sans rechigner.Le soir, il faisait la tournée des misérables demeures des pauvres pour leur partager son butin du jour, en les sommant d’être discrets pour la vente des bijoux de valeur. Il leur conseillait même, de ne les revendre qu’à des commerçants ou voyageurs étrangers à Annaba et sa région, pour ne pas s’attirer de graves ennuis avec l’administration locale.

Bien que notoirement connu, signalé et moultes fois arrêté, Ahmed ROUCHI n’a jamais été fermement condamné faute de flagrant délit, mais tout simplement interdit de séjour ( menfi ) de la zone de Bône et sa région.Ce qui lui permettait de se mouvoir comme un poisson dans l’eau dans son fief, tout en continuant d’aider les pauvres gens en délestant les bourgeois.

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