11e édition du Salon international de l’industrie agroalimentaire : La sécurité alimentaire en ligne de mire
Par : Amani H.
La 11e édition du Salon international de l’industrie agroalimentaire (SIAG) a été inaugurée hier au Centre des conventions d’Oran, en présence de l’ambassadeur de la République du Zimbabwe en Algérie, Ntonga Vusumuzi, et des autorités locales. Cet événement, qui se poursuit jusqu’à jeudi, est placé sous le patronage du wali d’Oran et réunit de nombreux producteurs et opérateurs économiques.
L’objectif principal du salon est de renforcer la diversification de l’économie algérienne, avec un focus particulier sur l’industrie agroalimentaire, secteur clé pour la croissance économique et la réduction de la dépendance aux hydrocarbures. Le Dr Sara Timeridjine, intervenant lors du salon, a souligné l’importance des investissements publics et privés dans ce secteur, qui connaît une dynamique croissante. Actuellement, plus de 4000 entreprises sont impliquées dans divers domaines comme la production de céréales, de lait, de sucres, d’huiles, d’aviculture et de boissons non alcoolisées.
L’Algérie a placé l’industrie agroalimentaire parmi les priorités de son plan de développement industriel. Selon Dr Timeridjine, « la course vers un renforcement de la production est plus que nécessaire pour répondre à la demande de la population et réduire la dépendance aux importations ». Le salon comprend aussi des ateliers culinaires en direct, des espaces d’échanges et des tables rondes pour encourager les collaborations et échanges d’idées.
Ali Kader, expert en agronomie : « Passer d’une sécurité alimentaire relative à une sécurité alimentaire durable »
Rencontré lors du salon, Ali Kader, spécialiste en agronomie, a partagé son point de vue sur les défis et progrès réalisés par l’Algérie en matière de sécurité alimentaire. Il a souligné que la prise de conscience nationale sur la sécurité alimentaire est bien réelle, notamment à travers les discussions médiatiques et l’engagement des citoyens face aux enjeux géopolitiques et climatiques mondiaux.
Kader a évoqué les progrès de l’Algérie dans la diversification de ses sources alimentaires, mettant l’accent sur les investissements dans l’agriculture, notamment dans le sud du pays. Ces initiatives visent à rendre la sécurité alimentaire plus durable. Cependant, il a mis en évidence certains défis, notamment dans la production de viande rouge. Selon lui, le système de production en place ne permet pas une amélioration significative de la filière, car les subventions favorisent souvent les grands producteurs au détriment des petits éleveurs.
Quant aux impacts du changement climatique, Kader a souligné qu’il est inévitable que ces bouleversements affectent la production agricole. L’Algérie fait face à une dégradation de ses écosystèmes, ce qui rend la gestion de l’eau et l’anticipation des sécheresses essentielles pour la sécurité alimentaire du pays. L’expert appelle à une meilleure gestion des ressources naturelles et à une adaptation aux nouveaux défis climatiques.
Le PIB agricole et la vision de croissance
Ali Kader a également évoqué l’importance du secteur agricole dans le renforcement du PIB de l’Algérie. Actuellement, ce secteur représente entre 12 et 15 % du PIB, mais il a un potentiel de croissance important. Selon lui, en optimisant les terres arables du nord du pays et en exploitant les ressources du Sahara, l’Algérie pourrait augmenter cette part à 20-22 % à court terme.
Kader a insisté sur la nécessité d’adopter un nouveau modèle agricole qui ne repose plus sur les subventions, mais qui récompense la performance et l’innovation, afin de garantir une sécurité alimentaire durable et renforcer l’indépendance économique de l’Algérie.
