Clôture de la Conférence nationale sur la modernisation de l’agriculture : vers une numérisation accélérée et l’innovation
Après deux jours d’échanges approfondis entre experts, chercheurs et acteurs du secteur agricole, la Conférence nationale sur la modernisation de l’agriculture s’est achevée ce mardi au Centre international des conférences (CIC). Huit ateliers thématiques ont permis de formuler de nombreuses recommandations visant à renforcer la productivité, la durabilité et l’innovation dans le secteur.
L’un des axes majeurs concerne la généralisation des systèmes d’irrigation économes, comme le goutte-à-goutte ou l’aspersion, afin de lutter contre le stress hydrique et préserver les ressources en eau. La numérisation du secteur est également mise en avant, avec la création de plateformes numériques regroupant l’ensemble des données agricoles et hydriques, permettant une meilleure gouvernance et un suivi régulier. Les agriculteurs pourraient bénéficier d’incitations financières pour adopter ces technologies modernes et installer des compteurs intelligents. Le recyclage des eaux de drainage et le captage des eaux pluviales sont également recommandés pour renforcer la résilience face à la rareté de l’eau.
La modernisation passe aussi par l’innovation agronomique et la production locale de semences adaptées aux conditions locales, via des partenariats public-privé et le renforcement des fermes pilotes. Les experts recommandent de réviser la politique de subvention des matériels agricoles, de simplifier l’importation de pièces détachées et d’adapter le matériel aux besoins régionaux.
Le financement et la couverture sociale des exploitants sont également au cœur des discussions. La mise en place d’un Crédit mutuel rural, l’augmentation du plafond du crédit bonifié et la création d’un guichet unique pour le suivi des dossiers sont proposées pour améliorer l’accès au financement et à l’assurance. La certification des produits, la promotion des chaînes de valeur et la réduction des intermédiaires sont également mises en avant pour soutenir l’exportation et réguler le secteur.
Enfin, la transformation numérique est considérée comme un pilier de la modernisation. La création d’un système d’information agricole intégré, d’un identifiant national agricole et d’un dispositif de veille et d’alerte précoce est recommandée. Les ateliers ont également souligné la nécessité d’un cadre juridique cohérent pour le statut foncier des exploitations et d’une gouvernance plus efficiente et proche du terrain.
Ces recommandations visent à construire une agriculture plus performante, résiliente et innovante, capable de répondre aux défis climatiques et économiques, tout en garantissant la sécurité alimentaire et le développement durable du secteur.
