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Marché bancaire : « La finance islamique représente 6% du secteur »

Par : Amani H.

Les récentes réformes du cadre juridique de la finance islamique en Algérie
visent à rendre les financements conformes aux principes de la charia plus
attractifs et compétitifs sur le marché bancaire national. Depuis son lancement
en 2020, le secteur de la finance islamique a connu une évolution positive et
continue.
Selon Sofiane Mazari, spécialiste de la finance islamique, le budget du projet de
loi de finances (PLF-2025) présenté récemment par le ministre des Finances à
l’Assemblée populaire nationale (APN) est le plus important depuis
l’indépendance du pays, avec un montant de 122 milliards de dollars. Ce
budget met l’accent sur des investissements majeurs et des transferts sociaux.
Il permettra, entre autres, de débloquer environ 100 projets, restés en suspens
depuis 2014, et de relancer l’investissement public dans plusieurs secteurs
stratégiques.
L’économiste a également souligné une nouveauté importante dans le PLF-
2025 : l’introduction du ‘Soukouk’, un instrument financier de la finance
islamique qui permettra au Trésor public de lever des fonds pour financer
diverses infrastructures. Selon lui, la finance islamique représente actuellement
800 milliards de dinars, soit environ 6 milliards de dollars, ce qui correspond à 6
% du marché bancaire global. Il considère la finance islamique comme une
source importante d’épargne à transformer en investissements, dont une
partie pourra être dédiée directement au financement des entreprises.

Mazari a précisé que ce secteur connaît une croissance annuelle d’environ 30
%, avec une douzaine d’acteurs actuellement sur le marché, et a annoncé
l’arrivée imminente d’un treizième acteur. Il estime que la finance islamique,
adossée à des actifs réels et reposant sur des principes de transparence et de
partage des risques, offre un potentiel de développement considérable.

L’économiste a également évoqué l’ouverture du capital d’une banque
publique, qui a permis de lever plus de 112 milliards de dinars, et a annoncé
que d’autres institutions bancaires suivront cette voie, ce qui contribuera à
diversifier les financements. Cela inclut la possibilité de recourir aux ‘Soukouk’
et aux ‘Soukouk corporatifs’, émis par les entreprises pour financer leurs
projets d’investissement. Selon lui, ces évolutions nécessiteront des
ajustements dans le Code du commerce pour faciliter leur mise en œuvre.

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