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Dynamisation du marché boursier d’Alger : un chantier au centre de la réforme financière 

Octroyer l’économie nationale une place boursière efficiente, à même de contribuer au financement de l’investissement et à la canalisation de l’épargne, constitue l’un des chantiers importants de la réforme financière, enclenchée au début de l’année en cours et qui devra prendre une cadence plus accélérée durant les quelques mois à venir. 

C’est un chantier qui est semé d’embûches, mais qui devra connaître ainsi, avant la fin de l’année en cours, une nouvelle étape dans l’avancement effectif de sa mise en œuvre, avec le lancement annoncé d’une nouvelle opération d’ouverture de capital d’une banque étatique par appel public à l’épargne, en l’occurrence la Banque de développement local (BDL). Celle-ci serait d’ailleurs fin prête pour procéder à la cession d’actions sur le marché boursier d’Alger, après avoir déjà mené à bien son opération d’évaluation financière durant les mois précédents. La banque n’attend ainsi que l’aval définitif du Conseil des participations de l’État (CPE) pour pouvoir ensuite déposer sa demande de visa d’introduction sur le marché boursier auprès de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) et procéder, dès lors, au lancement effectif d’une offre publique de vente d’actions (OPV) à hauteur de 30% de son capital social, détenu jusqu’ici à 100% par l’État. Une deuxième opération d’ouverture de capital d’une banque étatique, considérée comme essentielle pour maintenir la dynamique de relance de la Bourse d’Alger, après le nouvel élan insufflé à ce segment peu développé du marché financier domestique, à travers l’OPV menée avec succès au début de l’année en cours par le Crédit populaire d’Algérie (CPA). Des opérations d’ouverture de capital de banques publiques initiées, faut-il le rappeler, sous l’égide du président de la République lui-même, aux fins de donner un coup d’accélérateur à la réforme financière et bancaire, en la plaçant «dans le cadre d’une nouvelle approche globale et intégrée captant les fonds circulant en dehors du circuit bancaire», comme édicté lors d’une réunion du Conseil des ministres en novembre 2023. Dans ce sillage, convient-il de souligner, l’opération de cession d’actions du CPA en Bourse avait permis de drainer, selon les évaluations de la Cosob, pas moins de 28,7 milliards de dinars à partir des circuits parallèles, soit plus du quart des fonds levés par la banque auprès des épargnants, évalués au total à plus de 112 milliards de dinars. Des fonds qui n’étaient pas bancarisés et qui avaient été versés en espèces à la banque pour la souscription d’actions, ce qui rend compte ainsi du rôle potentiellement décisif que pourrait tenir le marché boursier quant à la canalisation de fonds thésaurisés ou informels vers les circuits financiers officiels. Un rôle qui s’étend également au financement de l’investissement, y compris et surtout en faveur des PME et startups, la Bourse des valeurs mobilières (actions, obligations et autres titres) étant appelée à s’ériger à terme en un véritable marché des capitaux offrant aux entreprises la possibilité d’y lever des fonds en alternative ou en complément aux crédits bancaires classiques. Aussi, la dynamisation de la place boursière d’Alger, dans le cadre de la grande réforme financière et bancaire amorcée par les pouvoirs publics, revêt une réelle importance pour la modernisation de l’économie nationale dans son ensemble, tant en termes de contribution à la canalisation des fonds hors banque que de diversification des sources de financement des entreprises et de l’investissement.

Déjà renforcé par la mise à jour des outils réglementaires qui s’y rattachent, l’entrée du CPA et la mise en place d’un processus global de numérisation, le projet de relance du marché boursier d’Alger, faut-il le dire, reste encore à accélérer, notamment par l’introduction d’au moins une vingtaine de nouvelles entreprises à la côte pour stimuler concrètement son activité.

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