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Cabinet Finabi : souligne l’augmentation de la dette publique détenue par le secteur bancaire primaire

Le rapport annuel établi par la Banque d’Algérie a établi des statistiques sur la dette publique qui  «mettent en exergue cette situation de dépendance mutuelle entre le trésor et le secteur bancaire », affirme Chabane Assad fondateur du cabinet Finabi conseil.

« Le premier finance ses déficits grâce à ce mécanisme et le deuxième dégage un rendement sans risque conséquent en achetant les bons de trésor pour rentabiliser ses ressources », explique l’analyste financier. En chiffres, affirme-t-il, «la dette publique à fin 2023 était de 15 920 milliards de dinars. Le secteur bancaire primaire détient 9 001,6% de cette dette publique.

Le reste est détenu par la Banque d’Algérie ». Aussi, rappelle M. Assad, «en 2012, la dette publique détenue par le secteur bancaire primaire (banques commerciales) était de 1 502,2 milliards de dinars donc une augmentation significative de 500% entre 2012 et 2023 ». Aux yeux du fondateur du cabinet Finabi conseil, «si des actions correctives ne sont pas apportées rapidement, cette situation risque de s’aggraver vu les déficits budgétaires prévisionnels des années 2024-2028 ».

Dans un rapport datant de la fin Août 2024, souligne l’analyste financier, la banque mondiale a « attiré l’attention sur sur le poids excessif de la dette publique dans les avoirs des banques nationales des pays émergents ». Pour M. Assad, «c’est là un talon d’Achille pour certaines économies, en particulier celles dont les politiques macroéconomiques sont moins rigoureuses et qui sont en butte à des problèmes de viabilité de leur dette publique ».

Ainsi entre 2012 et 2023, « l’exposition des banques à la dette publique a augmenté de plus de 35 % ». En Algérie, « cette augmentation a été de 500% sur la période d’analyse».

Ce diagnostic conduit M. Assad a formuler des propositions. Il est question, selon lui, de «mettre en place une instance de contrôle de gestion au niveau de l’Etat pour piloter la performance (réduire les coûts sans altérer les objectifs stratégiques); réformer le système de subvention (transferts sociaux) actuel mais d’une manière intelligente et ciblée pour préserver les couches sociales défavorisées ».

Dans le même sillage, il propose de «privatiser le secteur public économique non stratégique via la bourse afin de financer les déficits futurs à court terme ». A moyen terme, « la restructuration de ces EPE permettra d’augmenter les recettes fiscales ordinaires ».

De son côté, M. Assad propose «d’imposer une norme prudentielle au secteur bancaire afin d’affecter plus de ressources au financement de l’économie; de réformer le système fiscal pour améliorer les recettes de la fiscalité ordinaires ».

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