L’industrie algérienne mise sur la transparence pour tourner la page de la corruption
Le secteur industriel national prend un virage décisif pour consolider une culture de bonne gouvernance et de transparence. Hier, le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, a installé officiellement le comité de pilotage sectoriel chargé de mettre en œuvre la Stratégie nationale pour la transparence, la prévention et la lutte contre la corruption dans l’industrie.
Cette initiative, conforme aux directives du président Abdelmadjid Tebboune, vise à traduire les grands axes de la stratégie nationale supervisée par la Haute autorité indépendante en actions concrètes. Le comité aura pour mission d’élaborer un cadre opérationnel, de suivre les progrès et de proposer des mécanismes destinés à améliorer la performance administrative et à renforcer les protections contre la corruption.
Faire table rase d’un passé entaché
Le secteur industriel a longtemps été marqué par des pratiques opaques et des détournements de fonds publics, touchant diverses filières, de l’automobile à l’agroalimentaire. Le secteur automobile, par exemple, avait connu en 2012 un pic historique d’importations avec plus de 600 000 véhicules pour un coût de plus de 8 milliards de dollars. La multiplication de fausses usines de montage, souvent dépourvues de chaînes de production, avait entraîné un gaspillage massif et des scandales financiers révélés quelques années plus tard.
Ces dérives ont aussi touché l’agroalimentaire, la mécanique et les matériaux de construction, fragilisant la confiance dans l’économie industrielle nationale.
Relance industrielle sous le signe de l’intégrité
Pour redresser la situation, l’État a engagé une politique volontariste : 139 unités industrielles ont été récupérées et réintégrées dans le domaine public après confiscation légale. Le président de la République a salué l’entrée en activité de plusieurs de ces unités lors de sa visite à la Foire de la production nationale, rappelant l’importance de corriger les négligences du passé.
La création du comité sectoriel s’inscrit dans cette dynamique : il accompagnera la relance industrielle par des mécanismes de contrôle renforcés et par l’ancrage d’une culture d’intégrité. Le ministre Yahia Bachir a insisté sur la nécessité pour tous les cadres de s’engager activement afin de faire de la transparence et de la bonne gouvernance des principes de fonctionnement incontournables.
Après une décennie de turbulence et de gaspillage, l’industrie algérienne veut ainsi se reconstruire sur des bases solides, avec l’intérêt général et la transparence comme piliers de sa nouvelle ère. Le chemin reste ambitieux, mais une feuille de route claire, dotée d’un pilotage dédié, est désormais tracée.
