« Hadj Ahmed Bey » : un long-métrage historique pour célébrer la résistance de Constantine
Le cinéma algérien s’apprête à porter à l’écran l’une des figures emblématiques de l’histoire nationale avec le long-métrage historique « Hadj Ahmed Bey », qui retrace la résistance du dernier bey de Constantine face à l’expansion coloniale française.
Produit par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), ce film entend faire découvrir aux jeunes générations et au grand public un pan majeur de l’Histoire longtemps cantonné aux archives et ouvrages spécialisés.
La première projection officielle est prévue le 16 février 2026 à Constantine, dans la salle Ahmed Bey, symbole de la résistance menée par ce chef politique et militaire. Elle sera suivie de deux avant-premières à Alger le 20 février et à Oran le 23 février, avant une diffusion nationale dans l’ensemble des salles de cinéma, a indiqué le ministère de la Culture et des Arts.
Une fresque historique au cœur de la résistance algérienne
Le film retrace avec fidélité le parcours d’Ahmed Bey (1786-1851), qui réussit à mobiliser l’ensemble du Beylik de Constantine et à résister durant 18 ans aux troupes françaises. Refusant tout compromis avec l’occupant, il maintint l’Est du pays hors de portée de l’occupation pendant plusieurs années, faisant de Constantine une citadelle imprenable durant sept ans, un épisode majeur que le film restitue avec gravité et intensité.
Réalisé par Chawki el Mjeri et écrit par Rabah Drif, le scénario s’appuie sur des sources historiques et des témoignages pour dépeindre la complexité d’Ahmed Bey, à la fois stratège, homme d’État et symbole de la résistance algérienne. Le tournage s’est déroulé entre Constantine, Biskra et Alger, offrant un panorama visuel fidèle aux différentes étapes de sa vie.
Un casting et une production de grande qualité
Le rôle principal est interprété par Karim Boudechiche, qui donne vie à une figure historique souvent idéalisée, en révélant ses doutes et sa détermination. Le film met également en lumière l’influence de Rokiya Bengana, mère de la productrice exécutive Samira Hadj Djilani, dont le rôle dans la formation du bey est valorisé tout au long du récit.
Un staff turc a été mobilisé pour les décors et costumes, garantissant une reconstitution visuelle immersive. La production exécutive de Samira Hadj Djilani a permis de concrétiser ce projet ambitieux, dix ans après la manifestation « Constantine, capitale 2015 de la culture arabe », dont le film constitue un prolongement symbolique.
Cinéma et mémoire historique
Au-delà de sa dimension artistique, « Hadj Ahmed Bey » se veut un acte de transmission et un hommage à la mémoire nationale. Il invite le public à revisiter le passé non comme un simple récit figé, mais comme une source d’inspiration sur la souveraineté, la dignité et le refus de la domination. Une œuvre attendue, qui promet de susciter réflexion, débat et fierté autour d’un combat fondateur de l’histoire algérienne.
