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Prêt de la BAD à l’Algérie : pas de retour à l’endettement extérieur, selon Djamel Benbelkacem

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé vendredi dernier un prêt de 747,32 millions d’euros à l’Algérie pour financer la première tranche du projet de construction de la ligne ferroviaire Laghouat — Ghardaïa — El Menia, longue de 495 km. Ce projet, qualifié de stratégique par l’institution panafricaine, s’inscrit dans le cadre du développement d’infrastructures résilientes et de la valorisation des matières premières.

Face aux interrogations sur un éventuel retour du pays sur le marché des financements internationaux, l’économiste et ex-vice-gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Djamel Benbelkacem, relativise. Selon lui, « il n’y a pas vraiment de retour à l’endettement extérieur ».

Un montant modeste et stratégique

Pour Djamel Benbelkacem, le prêt de la BAD, comparé aux capacités financières du pays et à son PIB, reste modeste et n’affecte pas la position financière extérieure de l’Algérie, marquée par un encours quasi nul de dette extérieure. Il rappelle que le pays avait déjà contracté un emprunt similaire auprès de la BAD en 2016, d’un montant d’environ 900 millions d’euros, sans que cela constitue un retour à l’endettement extérieur. « La BAD propose fréquemment à l’Algérie de financer ses projets d’investissement, le pays étant l’un des principaux actionnaires de l’institution », souligne-t-il.

Une dette extérieure quasi inexistante

L’Algérie est aujourd’hui probablement le pays le moins endetté à l’extérieur dans le monde. Le stock de sa dette externe ne dépasse guère 1 % du PIB, constitué principalement d’engagements à court terme liés aux importations. La part de la dette à moyen et longs termes reste marginale.

Un choix stratégique et cohérent

Interrogé sur l’écart entre cette politique et les orthodoxies économiques mondiales, Djamel Benbelkacem précise que le désendettement extérieur, amorcé depuis le milieu des années 2000, a été bénéfique pour la gouvernance et la gestion économique du pays. Selon lui, le recours à l’emprunt extérieur n’est pertinent que s’il sert à financer des projets stratégiques viables, générateurs de revenus et capables de « s’auto-rembourser ». Dans le cas présent, l’emprunt auprès de la BAD vise à soutenir un projet ferroviaire structurant et à contribuer à diversifier les sources de revenus hors hydrocarbures.

Ainsi, loin de constituer un retour à l’endettement extérieur, ce financement s’inscrit dans une logique de développement ciblé et maîtrisé, aligné avec la stratégie algérienne de gestion prudente de ses finances publiques.

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