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L’Algérie lance de nouveaux projets pour produire essence, diesel et carburant aérien aux normes « Euro 5 »

L’Algérie poursuit la modernisation de son secteur de raffinage avec le lancement du projet de la raffinerie de Hassi Messaoud dans la wilaya de Ouargla. D’une capacité de 5 millions de tonnes par an, cette installation, prévue pour entrer en service fin 2027, deviendra la troisième plus grande raffinerie du pays. Elle s’inscrit dans la stratégie nationale visant à augmenter la production d’essence, de diesel et de carburant pour avions aux normes « Euro 5 » et à renforcer l’autosuffisance énergétique.

Les raffineries algériennes constituent un pilier stratégique pour valoriser les hydrocarbures et réduire la dépendance aux importations. Ces dernières années, l’Algérie est passée d’un pays importateur de carburants à un producteur capable de couvrir la demande locale et d’exporter des volumes limités.

Selon les données du secteur, la capacité totale des raffineries atteignait 677 000 barils par jour fin 2024, répartie sur six sites principaux : Skikda, Arzew, Alger, Hassi Messaoud, Adrar et Skikda pour les condensats. La majorité de ces installations date des années 1960 à 1980. Les extensions en cours à Hassi Messaoud et à Béchar devraient augmenter la capacité globale de raffinage d’environ un tiers à leur achèvement.

La compagnie nationale Sonatrach assure l’exploitation des raffineries et prévoit d’augmenter progressivement la capacité de production, dans le but de transformer l’Algérie en exportateur majeur de produits raffinés, avec une cible dépassant 800 000 barils par jour d’ici 2027, grâce à de nouveaux projets et à des programmes complets de modernisation et de maintenance.

La raffinerie de Skikda demeure la plus importante, avec une capacité de 355 000 barils par jour après la modernisation de ses unités de craquage et de reformage catalytique, produisant essence, diesel, carburéacteur et produits pétrochimiques. Elle est suivie par la raffinerie de Skikda pour condensats (122 000 barils/jour), celle d’Arzew (87 000 barils/jour) pour la région ouest, Alger (78 000 barils/jour), Hassi Messaoud (22 000 barils/jour) et Adrar (13 000 barils/jour) pour le Sud.

Parmi les projets de développement en cours figurent la création d’une unité de craquage de naphta à Arzew (1,2 million de tonnes d’essence) et une installation de craquage à Skikda pour produire 1,75 million de tonnes de diesel et 250 000 tonnes d’asphalte à l’horizon 2029.

D’après l’OPEP, la production des raffineries algériennes a atteint 681 000 barils par jour en 2024, contre 657 000 en 2023, avec une hausse de la production d’essence à 85 000 barils/jour, une baisse du kérosène à 16 000 barils/jour et une augmentation des distillats à 233 000 barils/jour. Les exportations restent limitées pour l’essence et le carburéacteur, tandis que le diesel fait l’objet d’un stock stratégique pour le transport et l’électricité, avec un total de 516 000 barils/jour de produits raffinés exportés.

L’Algérie vise également à renforcer l’intégration industrielle entre raffineries, projets de gaz liquéfié et pétrochimie, en modernisant les installations, en réduisant les émissions et en améliorant l’efficacité énergétique. Avec ses infrastructures portuaires à Arzew et Skikda et sa proximité des marchés européens, le pays ambitionne de devenir un hub régional du raffinage et du commerce des produits pétroliers d’ici la fin de la décennie, consolidant ainsi le rôle de Sonatrach dans la transformation industrielle du secteur.

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