La BAD soutient l’Algérie dans le développement de son réseau ferroviaire stratégique
L’Algérie poursuit sa politique ambitieuse de projets structurants, avec un accent particulier sur le renforcement et la modernisation des infrastructures ferroviaires. Après l’achèvement imminent de la ligne minière sud-ouest, le projet de la ligne Alger-Tamanrasset suscite désormais l’intérêt des institutions financières internationales en raison de son rôle stratégique dans l’intégration régionale et le développement économique du sud algérien.
Dans ce cadre, la Banque africaine de développement (BAD), dont l’Algérie est l’un des principaux actionnaires après le Nigeria et l’Égypte, a approuvé un financement de 747 millions d’euros pour le tronçon de 495 km reliant Laghouat, Ghardaïa et El Menea. Ce segment constitue une étape majeure du projet de ligne Alger-Tamanrasset, longue de plus de 1 900 km, visant à relier la capitale au cœur du Grand Sud.
La BAD souligne que ce projet s’inscrit pleinement dans ses priorités stratégiques, en particulier le développement d’infrastructures résilientes et la valorisation des ressources naturelles. « Ce projet ferroviaire contribuera directement aux priorités stratégiques de la Banque, en valorisant les matières premières et en favorisant des infrastructures durables », indique l’institution.
Les préparatifs pour le lancement des travaux sont déjà en cours, après l’achèvement des études de faisabilité. La réception du tronçon est prévue pour 2028. Selon la BAD, ce projet structurant transformera durablement l’économie du sud algérien, ouvrant de nouvelles perspectives pour le commerce, l’emploi et la compétitivité des territoires. Il permettra également de mieux exploiter les richesses minières locales, notamment les terres rares et les métaux stratégiques, tout en facilitant l’intégration au marché africain via la zone de libre-échange continentale.
Un choix stratégique de financement extérieur sécurisé
L’Algérie a choisi de recourir à des institutions financières dont elle est membre, comme la BAD, pour financer ses projets structurants. Cette approche lui permet de préserver sa souveraineté économique et politique tout en accédant à des ressources pour accélérer son développement. Comme l’a rappelé le président Tebboune dans un entretien récent : « Il me prête de l’argent, pour venir ensuite me dicter ma politique… non. » L’objectif est d’éviter les erreurs du passé et de garantir que le développement national repose sur des partenariats équilibrés et respectueux de la souveraineté du pays.
Le projet de ligne Alger-Tamanrasset illustre ainsi la stratégie de l’Algérie : transformer ses infrastructures en leviers de diversification économique, réduire les disparités régionales et promouvoir un transport durable et résilient, tout en renforçant sa position dans l’économie africaine.
