L’acier algérien séduit l’Italie : vers une diversification industrielle des exportations
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie ont atteint 9 milliards d’euros au cours des huit premiers mois de 2025, confirmant une dynamique favorable aux exportations hors hydrocarbures, dont le fer et les produits sidérurgiques occupent une place de plus en plus importante.
Selon l’agence italienne Nova, les importations italiennes en provenance d’Algérie se sont élevées à 7,05 milliards d’euros, le gaz naturel représentant encore 84 % du total, soit 5,94 milliards d’euros. Cependant, certains produits hors hydrocarbures connaissent des progressions spectaculaires. Les produits sidérurgiques, par exemple, ont enregistré une hausse de 169,6 % par rapport à la même période en 2024, atteignant 121 millions d’euros.
Cette évolution traduit la montée en puissance de l’acier algérien sur le marché italien, qui ne se limite plus à un rôle marginal. L’accord signé en juillet 2025 entre le consortium italien CEIP Scarl et l’algérien Copresud, d’une valeur d’environ un milliard d’euros, prévoit la construction d’une usine de fer préréduit en Algérie. Ce procédé, très énergivore, n’est viable que dans les pays disposant d’un accès compétitif au gaz naturel, ce qui confère à l’Algérie un avantage stratégique.
La future mise en production du gisement de Gara Djebilet renforce encore cette perspective. Ses réserves exceptionnelles ouvrent la voie à une filière sidérurgique intégrée, positionnant l’Italie comme un partenaire naturel : proche géographiquement, compatible industriellement et déjà engagé financièrement.
Au-delà du fer, l’Algérie exporte vers l’Italie des produits raffinés, du pétrole (580 millions d’euros, en recul de 10,6 %) et des produits chimiques et engrais (87 millions d’euros, +65,3 %), illustrant une diversification progressive des exportations hors hydrocarbures.
Côté importations, l’Algérie a acheté pour 1,93 milliard d’euros de produits italiens, en hausse de 11,7 %. Il s’agit principalement d’équipements industriels : produits raffinés (284 millions d’euros), machines d’usage général (191 millions), machines et composants pour l’énergie et les fluides (190 millions), machines spécialisées pour l’agroalimentaire, le plastique et la construction (177 millions), ainsi que produits chimiques et engrais (77 millions).
Ces chiffres témoignent d’un partenariat économique équilibré et pragmatique, dépassant les considérations conjoncturelles liées à la crise énergétique de 2022. Ce rapprochement industriel avec l’Italie illustre la stratégie de l’Algérie visant à renforcer ses capacités de production et à diversifier ses échanges, tout en consolidant des relations commerciales structurantes avec l’Europe.
