SoutH2 : l’UE confirme son soutien au corridor d’hydrogène algéro-européen
Le projet SoutH2, gazoduc d’hydrogène reliant l’Algérie, la Tunisie, l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne, franchit une étape majeure vers sa réalisation. La Commission européenne vient de publier une mise à jour de sa liste de projets d’intérêt commun (PCI) et de projets d’intérêt mutuel (PMI), intégrant le corridor SoutH2 parmi les infrastructures énergétiques stratégiques bénéficiant de permis accélérés et d’un accès prioritaire aux financements européens.
Cette liste comprend 235 projets, dont 100 directement liés à l’hydrogène, couvrant électrolyseurs, installations de stockage et nouveaux réseaux de transport par canalisations. Parmi les projets transfrontaliers figurent également des pipelines entre la Belgique et le Royaume-Uni ou entre la Tunisie et l’Italie.
Un projet stratégique pour l’Algérie et l’Europe
Le corridor SoutH2, long de 3.300 km, permettra d’acheminer de l’hydrogène vert depuis l’Algérie vers l’Europe via la Tunisie. Il offre à l’Algérie et à la Tunisie une opportunité de valoriser leurs énergies renouvelables et à l’Europe de sécuriser et diversifier son approvisionnement énergétique. L’avantage algérien réside dans un coût de production d’électricité renouvelable très bas, permettant un hydrogène vert compétitif sur le marché mondial. La proximité géographique de l’Algérie et son infrastructure gazière existante facilitent par ailleurs le raccordement aux réseaux européens.
Un soutien financier européen renforcé
Le projet pourra bénéficier du Connecting Europe Facility (CEF), mécanisme de financement de l’UE pour les infrastructures énergétiques, dont le budget 2028-2034 a été porté de 5,84 à 29,91 milliards d’euros. Début 2025, 258 millions d’euros ont déjà été alloués à 21 projets hydrogène PCI/PMI. La liste finale sera examinée par le Parlement européen et les ministres de l’Énergie dans un délai de deux mois.
Medlink : quelques réserves
La liste de la Commission inclut également le projet Medlink, interconnexion électrique entre l’Algérie, la Tunisie et l’Italie. Ce projet, d’une capacité de 2.000 MW et visant à développer 10 GW d’énergies renouvelables, comprend certains investissements non éligibles au statut PCI/PMI, notamment des renforcements internes en Algérie et en Tunisie.
Un pas vers la transition énergétique
Le corridor SoutH2 illustre la course de l’Europe pour sécuriser ses approvisionnements en hydrogène vert, clé de sa transition énergétique. Pour l’Algérie, ce projet renforce sa position de fournisseur stratégique à la porte de l’Europe et consolide son rôle sur la scène énergétique internationale.
