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Leader pharmaceutique en Afrique avec un tiers des usines du continent

L’Algérie confirme son statut de leader continental dans l’industrie pharmaceutique, abritant près d’un tiers des usines africaines, a annoncé le président Abdelmadjid Tebboune. Cette déclaration a été relayée jeudi par le Premier ministre Sifi Ghrieb lors de la conférence ministérielle africaine sur la production locale de médicaments, organisée à Alger sous le thème : « Une industrie pharmaceutique locale pour une Afrique intégrée et forte ».

Selon le président Tebboune, l’Algérie couvre plus de 80 % de ses besoins en médicaments et dispose de 230 usines sur les 649 que compte le continent. Plus de 100 nouveaux projets industriels sont en cours, reflétant la stratégie nationale de souveraineté sanitaire, accélérée depuis la pandémie de covid-19.

Depuis la création en 2020 d’un ministère dédié à l’industrie pharmaceutique, le pays a structuré ses investissements, renforcé ses partenariats et accéléré la recherche et le développement. Ces efforts ont valu à l’Algérie le choix de l’OMS pour accueillir cette rencontre continentale, en ligne avec la Vision 2063 de l’Union africaine. La conférence se clôturera par la « Déclaration d’Alger », une charte visant à renforcer la production locale et l’autonomie sanitaire en Afrique.

Un modèle salué au niveau continental

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a souligné que le secteur est désormais « créateur de richesses et d’emplois », produisant localement des médicaments autrefois importés, comme les anticancéreux ou les insulines, et visant désormais un excédent exportable vers les pays africains. L’Agence nationale des produits pharmaceutiques joue un rôle clé dans la régulation du marché, tandis que l’objectif continental est de faire passer la production africaine de 5 à 55 % d’ici à 2035 grâce aux transferts de technologies et aux partenariats.

Pour sa part, le ministre de la Santé, Mohamed Seddik Aït Messaoudène, a affirmé que l’autonomie pharmaceutique africaine « n’est pas un rêve lointain », appelant à une coordination accrue entre États, à l’harmonisation réglementaire et à la création de centres de production régionaux.

Des institutions internationales enthousiastes

Par visioconférence, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié l’Algérie de « modèle à suivre », tandis que Mohamed Yakub Janabi, directeur régional OMS Afrique, a évoqué « une nouvelle ère de souveraineté sanitaire ». Le directeur général d’Africa CDC, Jean Kaseya, a salué la montée de la production locale de 40 à 82 %, et Delese Mimi Darko, directrice générale de l’Agence africaine du médicament, a insisté sur la nécessité d’une harmonisation réglementaire pour soutenir les technologies médicales avancées.

Alors que 70 à 90 % des médicaments et 99 % des vaccins consommés en Afrique restent importés, le modèle algérien constitue un exemple de transformation industrielle et de souveraineté sanitaire. L’enjeu reste désormais de transformer cette dynamique en un réseau continental durable capable de réduire la dépendance structurelle du continent aux importations pharmaceutiques.

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