Les relations algéro-françaises dépassent les considérations personnelles, affirme le ministre Attaf
Par : Darine.N
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réagi aux controverses suscitées après la grâce présidentielle accordée par Abdelmadjid Tebboune à l’écrivain Boualem Sansal. Il a rejeté toute idée selon laquelle cette décision aurait été influencée par l’état des relations algéro-françaises ou par la situation diplomatique actuelle entre les deux pays.
Attaf a insisté :
« Les relations entre l’Algérie et la France sont plus importantes que n’importe quelle personne ou dossier individuel. »
Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que la grâce présidentielle relève exclusivement des prérogatives du président de la République, et ne peut en aucun cas servir d’instrument de règlement de comptes ou de compromis diplomatique.
Aucune démarche diplomatique “importante” avec Paris
Interrogé sur l’existence de contacts diplomatiques en cours avec des responsables français, Attaf a reconnu des échanges limités, mais a précisé qu’ils « ne s’élèvent pas au rang d’une initiative diplomatique majeure », et qu’ils ne peuvent en aucun cas être interprétés comme un signe d’amélioration ou de détérioration des relations entre Alger et Paris.
Il a également affirmé qu’aucune communication officielle n’a eu lieu à la suite de la décision de grâce, ajoutant qu’il n’existe pas de dossiers bilatéraux en négociation dans ce cadre précis.
Aucune réconciliation prévue avec le Maroc
Concernant les propos du représentant spécial du président Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steven Weitkoff, qui évoquait la possibilité d’un « accord de paix » entre l’Algérie et le Maroc dans les 60 prochains jours, Attaf a catégoriquement démenti :
« Cette proposition ne figure dans aucun agenda algérien. »
Selon lui, l’initiative évoquée par Weitkoff semble plutôt concerner les efforts américains en faveur d’une solution à la question du Sahara occidental, et non un rapprochement entre Alger et Rabat.
Attaf a souligné :
- que l’Algérie refuse toute médiation entre le Maroc et le Polisario hors du cadre onusien,
- et que toute solution doit respecter les principes constants de l’Algérie concernant ce dossier.
La position algérienne sur le Sahara occidental reste inchangée
Le ministre a rappelé que la question du Sahara occidental reste inscrite à l’ordre du jour des Nations unies en tant que dossier de décolonisation, et que l’Algérie défend toujours le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, conformément à la légalité internationale.
Attaf a également souligné que l’Algérie ne soutiendra aucune initiative qui s’écarte du cadre onusien ou vise à imposer une solution hors référendum.
Soutien continu à la stabilité du Mali
Abordant le dossier malien, Attaf a évoqué la possibilité d’un retour du rôle algérien de médiation.
Il a confirmé que l’Algérie continue de soutenir le processus de paix d’Alger, seul cadre légitime permettant de parvenir à une solution politique durable.
Il a ajouté que l’Algérie reste prête à aider le Mali « en fonction de ses capacités et de sa volonté », et à soutenir la stabilité de la région sans aucune ingérence étrangère.
Aucun contact avec les autorités maliennes
Interrogé sur d’éventuels contacts officiels avec les autorités de transition au Mali, Attaf a fermement démenti :
« Il n’existe actuellement aucun échange diplomatique ou initiative conjointe. »
Il a par ailleurs cité un extrait du communiqué du ministère des Affaires étrangères de janvier 2024 rappelant que :
« La menace militaire ne peut être une option légitime pour régler le conflit malien. »
