Le Festival de Timimoun s’achève en beauté avec une dernière soirée cinématographique émouvante
Timimoun – La dernière nuit du Festival de Timimoun a offert au public un bouquet final d’émotions et de voyages cinématographiques. Sous un ciel limpide, le Théâtre de verdure de la wilaya s’est transformé, lundi soir, en un carrefour des regards du monde, accueillant les ultimes projections nationales et internationales.
Un florilège d’histoires venues d’ailleurs
La séance a ouvert avec Thuraya, une fiction égyptienne de 14 minutes signée Ahmed Badr Karram. Le film suit une jeune femme tiraillée entre son dévouement familial et la peur que font naître des meurtres mystérieux frappant son village isolé. Entre silence et résistance, Thuraya doit choisir comment affronter la menace qui pèse sur les siens.
Le public a ensuite réservé une ovation à L’Enfant à la peau blanche, drame poignant de Simon Panay (Sénégal–France). Dans une mine d’or, un enfant albinos, confié malgré lui aux mineurs, devient le dépositaire des espoirs de toute une communauté — un rôle trop lourd pour un si jeune garçon.
Le réalisateur soudanais Ibrahim Omar a poursuivi cette immersion dans l’intime avec Who Loved Eternity, où Thomas, un père endeuillé, tente de trouver un lieu de repos pour son enfant disparu. Mais la journée semble refusée au recueillement : ni le moment, ni les circonstances, ni peut-être même le destin ne lui offrent la paix qu’il cherche.
Dernier film projeté : Les aventures d’Angosat, drame musical de 34 minutes signé Resem Verkorn et Marc Serena. Inspiré du satellite angolais lancé puis perdu en 2017, le film retrace l’ascension onirique de Man Ré, un jeune Angolais rêvant d’atteindre l’espace. Une fois son rêve accompli, il se heurte à la solitude cosmique. Tourné en plan-séquence et porté par l’interprétation d’Isis Hembe, ce récit fusionne performance et fiction pour transformer un fait national en quête profondément humaine.
Le public au rendez-vous de la sélection nationale
Plus tôt dans la journée, la cinémathèque Malek Bennabi avait accueilli les dernières projections nationales, attirant un large public désireux de profiter des derniers instants du festival.
Sakyna, du réalisateur Abed Adnane — primé en 2013 — explore l’intimité d’une femme en pleine hésitation entre un renouveau possible et l’attachement à son passé.
Avec Ta3zirt, Khaouther Dernouni met en lumière Habiba, une femme des Aurès partagée entre racines ancestrales et quête personnelle d’identité.
Dans Nya, Imène Ayadi replonge les spectateurs dans la décennie noire à travers l’attente innocente d’une fillette espérant le retour de son père journaliste à l’occasion du Mouloud.
Enfin, El Baraka, documentaire de 25 minutes signé Rima Kerkabane, dresse un parallèle sensible entre deux familles dont les gestes et les rituels deviennent un hommage à la foi, à la sororité et au partage. Le film nous mène notamment sur les traces d’une nomade subsaharienne de passage à Alger.
Une clôture simple et chaleureuse
La soirée s’est achevée dans une ambiance conviviale, presque intime, où les images et les récits continuaient de relier les spectateurs bien après les dernières projections. Si le Festival de Timimoun referme ses portes, les histoires qu’il a offertes, elles, continueront longtemps à résonner.
