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L’anglais séduit les lecteurs algériens : la langue de Shakespeare conquiert le SILA

Le 28e Salon international du livre d’Alger (SILA), clôturé hier, a révélé une tendance marquante : l’anglais s’impose désormais comme une langue de lecture incontournable. Entre curiosité culturelle et désir d’ouverture, un public jeune et passionné s’est pressé autour des stands débordant d’ouvrages venus du monde anglophone.

Romans, manuels d’apprentissage, essais, best-sellers ou livres techniques : la littérature en anglais séduit de plus en plus de visiteurs. Ce phénomène ne doit rien au hasard. Depuis l’introduction de l’anglais dès le primaire en 2022, la société algérienne vit un véritable tournant linguistique. Pour beaucoup, cette langue incarne l’avenir, la modernité et la connexion avec le monde globalisé.

Des stands pris d’assaut :

Au stand Oxford, Lyes Kouchkar, représentant d’illustres maisons d’édition britanniques – Oxford University Press, Macmillan ou encore Cambridge University Press – souligne l’ampleur de la demande :

« Nos collections couvrent tous les âges et tous les besoins : dictionnaires, méthodes d’apprentissage, romans contemporains, classiques, ouvrages techniques ou universitaires », explique-t-il.

Les derniers jours du salon ont vu affluer les visiteurs attirés par les promotions sur les livres pour enfants, les romans Young Adult et les histoires éducatives. Les manuels de référence, tels que English Grammar in Use de Raymond Murphy ou les ouvrages de Michael Swan, ont figuré parmi les meilleures ventes. Et l’intérêt ne s’arrête pas aux jeunes : médecins, juristes ou ingénieurs recherchent, eux aussi, des ouvrages spécialisés pour perfectionner leur anglais professionnel.

Les libraires confirment la tendance :

Même constat du côté de « Al Yasmine », maison d’édition et de distribution algérienne. Son responsable des relations publiques, Wassim Fettouche, raconte :

« Nos étagères étaient pleines au début du salon, mais dès le huitième jour, la plupart des titres en anglais étaient épuisés. »

Pour encourager cette dynamique, la maison a proposé des remises attractives. Parmi les ouvrages les plus demandés, Emily et Dracula ont remporté un franc succès, témoignant d’un engouement pour la lecture en version originale.

Une continuité de la culture numérique :

Pour la génération connectée aux séries, à la musique et aux jeux vidéo anglophones, lire en anglais n’est plus un défi, mais une suite logique.

 » L’anglais, c’est la langue du monde, de la science et du numérique. Lire en anglais, c’est s’ouvrir sur de nouvelles perspectives », confie Ikram, 23 ans, étudiante rencontrée au stand Oxford ».

Une nouvelle ère linguistique :

Dans un salon historiquement dominé par l’arabe et le français, l’émergence de l’anglais marque un tournant symbolique. Elle illustre la volonté d’une jeunesse curieuse, ambitieuse et tournée vers l’international. Les traducteurs, eux, y voient une opportunité : celle de créer des passerelles entre les littératures algérienne et anglophone.

Si l’anglais n’a pas encore supplanté les langues traditionnelles du SILA, sa progression semble irrésistible. Portée par un public avide de savoir et de découverte, la langue de Shakespeare s’impose, peu à peu, comme une langue d’avenir en Algérie.

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