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Un rapport parlementaire français reconnaît l’impact économique d’Algérie sur la France

Un rapport officiel du Parlement français admet pour la première fois que les choix économiques et commerciaux de l’Algérie ont infligé un véritable préjudice à Paris, notamment dans le secteur du blé, autrefois l’une des principales exportations françaises vers l’Algérie.

Selon ce document daté du 5 novembre 2025, préparé par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale française dans le cadre du projet de loi de finances 2026, l’Algérie n’a plus importé de blé français depuis 2023-2024. Or, depuis 2018, elle représentait en moyenne près de cinq millions de tonnes par an, soit environ la moitié des exportations françaises de blé tendre.

Le rapport souligne que le recul des importations françaises résulte directement de la détérioration des relations diplomatiques entre Paris et Alger, et que cette crise politique a eu un impact immédiat sur le déficit commercial agricole français en 2024. Les auteurs considèrent l’Algérie comme un exemple de pays ayant utilisé sa souveraineté commerciale à des fins politiques, provoquant pour la France une double perte, économique et symbolique.

Lors des discussions au sein de la commission, le député Maxime Lisni, de la gauche radicale « France Insoumise – Nouveau Front Populaire », a exprimé son regret face à l’effritement des relations bilatérales, rappelant que l’Algérie représentait près de 50 % des exportations françaises de blé. Il a appelé le gouvernement à cesser les politiques jugées hostiles et a critiqué une proposition du parti d’extrême droite « Rassemblement National » visant à remettre en cause l’accord de 1968 régissant l’installation des Algériens en France, qualifiant cette initiative de « raciste ».

À l’opposé, le député Alexandre Allègre-Bello, membre de l’alliance de la droite républicaine, a dénoncé l’impact réel sur les exportations françaises et soutenu la proposition de révision de l’accord de 1968, arguant que « puisque l’Algérie n’achète plus notre blé, pourquoi devrions-nous renoncer à notre souveraineté ? ».

Le rapport met ainsi en lumière les tensions persistantes entre enjeux économiques et choix diplomatiques dans les relations franco-algériennes.

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