IMG_8056Actualités 

Surproduction de pommes de terre : les producteurs algériens appellent à lever le gel sur les exportations

Par : Darine.N

Face à une récolte exceptionnelle de pommes de terre, les agriculteurs algériens tirent la sonnette d’alarme. Les chambres froides débordent, les prix s’effondrent et les pertes s’annoncent colossales. Le secteur réclame désormais une action urgente des autorités.

Ce lundi, le député Zakaria Belkhir a interpellé le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations afin d’autoriser sans délai l’exportation du tubercule, devenu un véritable fardeau pour les producteurs.

Une surproduction qui étouffe le marché intérieur

Dans une lettre qualifiée d’« urgente », le député d’Aflou, membre du mouvement HMS, a alerté sur la situation critique du marché national. Selon lui, « les marchés agricoles connaissent un excédent inédit de production », compromettant la rentabilité des exploitations et décourageant les investisseurs.

La wilaya déléguée d’Aflou illustre cette crise : plus de 6 000 hectares y ont été dédiés cette année à la pomme de terre, avec un rendement moyen de 500 quintaux par hectare — un niveau largement supérieur à la demande locale. D’autres régions comme El Menia, Ouargla et Oued Souf s’apprêtent à livrer leurs récoltes, accentuant la pression sur les capacités nationales de stockage et de commercialisation.

Les chiffres officiels confirment l’ampleur du phénomène : le stock national en chambres froides a atteint 132 000 tonnes, un seuil jugé critique par les professionnels. Faute d’un mécanisme d’exportation rapide, ce surplus menace de provoquer un effondrement des prix et des pertes massives pour les producteurs.

Ouvrir les frontières pour sauver la filière

Pour Zakaria Belkhir, la solution est claire : lever immédiatement le gel sur les exportations. Une telle mesure, estime-t-il, permettrait « d’absorber le surplus, de limiter le gaspillage et de stabiliser les prix sur le marché national ».

Au-delà de l’urgence conjoncturelle, l’ouverture des exportations constituerait, selon le député, un levier stratégique pour :

  • maintenir la continuité de l’activité agricole malgré la hausse des coûts ;
  • soutenir les producteurs face aux charges croissantes ;
  • diversifier les exportations nationales, conformément aux orientations du président de la République ;
  • et valoriser les produits agricoles algériens sur les marchés internationaux.

Cette démarche s’inscrirait dans une vision économique plus large, celle d’une agriculture génératrice de devises tout en garantissant la stabilité des revenus ruraux.

Un enjeu économique et social majeur

L’appel du député trouve un écho dans les zones de production, où la colère monte. De nombreux agriculteurs, confrontés à des récoltes excédentaires mais invendues, redoutent de devoir détruire leurs stocks faute de débouchés.

Sans mesures rapides, préviennent-ils, la confiance dans le secteur agricole risque de s’effriter, aggravée par la hausse des coûts de production et le manque d’infrastructures logistiques.

L’ouverture des exportations apparaît ainsi non seulement comme une opportunité économique, mais aussi comme une urgence sociale, indispensable pour préserver la vitalité du monde rural et la stabilité du marché agricole national.

Articles relatifs

Leave a Comment