Hydrogène vert : les gazoducs algériens, atout stratégique pour l’Europe
Selon un rapport de l’Alliance africaine de l’hydrogène, réalisé en collaboration avec l’agence allemande GIZ, l’Algérie se positionne de manière stratégique pour le développement et l’exportation de l’hydrogène vert grâce à ses gazoducs Medgaz et Transmed, jugés « faciles à adapter pour le transport de l’hydrogène vert ».
Le pays entend tirer parti de cet atout pour s’imposer sur le marché européen naissant de cette énergie, en tenant compte des défis techniques et sécuritaires liés à son transport. Le rapport indique que le mélange d’hydrogène dans le réseau gazier constitue « un point d’entrée peu coûteux » pour l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte, avec des concentrations prévues de 5 à 10 %, puis jusqu’à 15 à 20 % sur 15 à 20 ans. Cette approche combine l’exploitation des infrastructures existantes et le développement d’installations spécifiques à l’hydrogène.
L’Algérie vise à produire 40 TWh d’hydrogène d’ici 2040, avec une feuille de route nationale intégrant toutes les formes d’hydrogène à partir de 2030 et une première étape de 10 TWh à horizon 2040 pour l’hydrogène renouvelable. Deux projets pilotes lancés par Sonatrach en 2024 entreront en production dès 2025, ouvrant la voie à une industrialisation progressive de la filière à partir de 2030.
Le pays mise sur cette énergie pour diversifier son offre énergétique et renforcer ses parts de marché en Europe, en s’appuyant sur des alliances stratégiques avec l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche, notamment dans le cadre du projet corridor SoutH2. Le rapport souligne également que la stratégie algérienne couvre l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène et inclut tous les types d’hydrogène, pas seulement le GH2, assurant ainsi un développement durable et intégré de cette filière d’avenir.
