Tebboune et Al-Sissi affichent leur convergence sur la question palestinienne
Dans un contexte régional tendu marqué par les bombardements israéliens sur Gaza, le président algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sissi ont réaffirmé leur entente stratégique lors d’un entretien téléphonique axé sur la situation humanitaire et politique dans la bande de Gaza. Les deux chefs d’État ont réitéré leur soutien au peuple palestinien et salué les efforts diplomatiques en cours pour un cessez-le-feu durable.
Le président Tebboune a exprimé le soutien total de l’Algérie aux initiatives de l’Égypte, qui joue un rôle central dans les négociations entre le Hamas et Israël, actuellement en cours à Charm el-Cheikh avec la médiation de l’Égypte, du Qatar, des États-Unis, et, plus récemment, de la Turquie. Il a salué l’engagement du président Al-Sissi pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, s’opposer au déplacement forcé des populations palestiniennes et œuvrer pour un règlement politique.
Consensus algéro-égyptien sur le plan politique et humanitaire
Selon le porte-parole de la présidence égyptienne, Mohamed El Chenawy, les deux dirigeants ont échangé en profondeur sur la question palestinienne, mettant en évidence un large consensus sur la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités. Al-Sissi a tenu à informer Tebboune de l’état d’avancement des pourparlers de Charm el-Cheikh, et du rôle de son pays dans la mise en œuvre du plan de paix américain, qui propose une relance du processus politique en vue d’une solution à deux États, conforme aux résolutions internationales.
L’Algérie, fidèle à son engagement historique en faveur de la cause palestinienne — dont elle a accueilli en 1988 la proclamation de l’État palestinien — reste une voix forte dans le monde arabe. Cette position renforce naturellement les liens avec l’Égypte, acteur-clé au Moyen-Orient, confronté à des pressions diplomatiques multiples.
Une relation bilatérale forgée par l’histoire et la solidarité
L’échange téléphonique a également été l’occasion pour les deux présidents de commémorer ensemble le 52e anniversaire des victoires du 6 octobre 1973. Le président Tebboune a félicité son homologue ainsi que le peuple égyptien et les forces armées pour cet événement marquant. En retour, Al-Sissi a exprimé sa reconnaissance pour le soutien algérien, tant militaire lors de la guerre d’Octobre, que diplomatique dans les années récentes, notamment pour le retour de l’Égypte au sein de l’Union africaine après sa mise à l’écart.
Cette solidarité algéro-égyptienne, cimentée par l’histoire et les luttes communes, fait aujourd’hui face à des tentatives de division. Certains acteurs régionaux, à travers des campagnes médiatiques ou des lectures partiales de l’histoire, cherchent à créer des tensions entre Alger et Le Caire. Dernier exemple en date : des médias du Golfe, comme Al Arabiya, ont remis en cause la participation de l’Algérie à la guerre des Six Jours, une affirmation réfutée par les archives historiques et les responsables égyptiens eux-mêmes.
Une commission mixte pour approfondir la coopération
Au-delà des enjeux géopolitiques, les deux chefs d’État ont convenu de dynamiser leur coopération bilatérale à travers la relance de la commission mixte algéro-égyptienne. Celle-ci devra explorer de nouvelles opportunités économiques et renforcer l’axe stratégique entre Alger et Le Caire, dans une région où l’équilibre des forces est en pleine mutation.
Dans un monde arabe fragmenté, l’Algérie et l’Égypte apparaissent plus que jamais comme deux pôles capables d’influencer la scène régionale en faveur d’un ordre fondé sur la souveraineté, la justice et le refus des ingérences.
