Retrait progressif des bus vétustes : le gouvernement lance un plan de renouvellement du parc de transport public
À la suite du tragique accident survenu vendredi 15 août à Alger, qui a coûté la vie à 18 personnes et fait 24 blessés après la chute d’un bus dans l’Oued El Harrach, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné le retrait immédiat des bus de transport de voyageurs les plus vétustes. Une mesure forte qui marque le début d’un vaste plan de renouvellement du parc national des transports.
Dès le lendemain du drame, le chef de l’État a exigé, dans un délai maximum de six mois, le retrait de la circulation de tous les bus de plus de 30 ans. Ce dimanche 17 août, le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a présidé une réunion de crise au siège de son département pour examiner les modalités concrètes de mise en œuvre de cette directive présidentielle.
Étaient présents à cette rencontre stratégique : le secrétaire général du ministère, le directeur général de la mobilité et de la logistique, les représentants des principaux syndicats et organisations du secteur, ainsi que plusieurs directeurs des transports au niveau local. Cette concertation a permis de définir un plan d’action en deux phases : la première concernera le retrait des bus âgés de plus de 30 ans, dans un délai de six mois ; la seconde portera sur les bus de plus de 20 ans, dans un calendrier à définir.
Le ministre a rappelé que le parc national compte actuellement plus de 84.000 bus, dont une grande partie est dans un état avancé de dégradation. « Le renouvellement de ce parc est un chantier que le gouvernement suit de près depuis longtemps », a-t-il déclaré, tout en annonçant un ensemble de mesures concrètes pour accompagner les transporteurs.
Parmi ces mesures : des incitations fiscales et douanières pour l’achat de nouveaux véhicules ou de bus d’occasion de moins de cinq ans, et un soutien à la production nationale pour encourager la fabrication locale de bus.
D’un point de vue organisationnel, des commissions mixtes seront installées au niveau des wilayas. Elles auront pour mission d’inspecter les bus en circulation, notamment sur l’état mécanique, la sécurité, les équipements intérieurs et les conditions de confort. Seuls les véhicules validés par ces inspections seront autorisés à circuler.
Un groupe de travail permanent réunissant représentants des transporteurs et responsables du secteur sera également mis en place pour suivre l’évolution de la réforme et traiter les préoccupations du terrain. Un numéro vert sera activé dans chaque wilaya pour permettre aux citoyens de signaler les infractions ou anomalies observées.
Les syndicats du secteur ont salué l’initiative tout en formulant plusieurs revendications : facilitation des démarches d’importation de véhicules, révision des tarifs de transport, amélioration de la formation et de l’encadrement des chauffeurs, ainsi que la mise en place de tests de dépistage de drogues pour les conducteurs.
En réponse, Saïd Sayoud a insisté sur l’importance du dialogue et de la coopération avec les partenaires sociaux pour garantir le succès de cette réforme, tout en soulignant que l’intérêt du citoyen et sa sécurité doivent rester la priorité absolue.
Le ministre a conclu en affirmant que l’opération de retrait et de renouvellement des bus sera menée avec rigueur, dans le cadre d’une stratégie globale pour un transport public plus sûr, moderne et efficace, au service de tous les Algériens.