Sortie de la liste grise du GAFI : l’Algérie vise le début de 2026
L’Algérie prévoit de sortir officiellement de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) au début de l’année 2026, selon les déclarations du ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, jeudi, lors d’une séance de questions orales à l’Assemblée populaire nationale. Interpellé par le député du FLN, Ahmed Rabhi, sur les conséquences de ce classement pour l’image du pays à l’international, le ministre s’est voulu rassurant : « Nous sommes en train de finaliser le rapport actualisé qui va être remis au GAFI. »
Ce rapport, qui constituera la base de la prochaine évaluation technique, devrait être « prêt avant la fin du mois de juin » et transmis officiellement au GAFI à la fin juillet, a précisé le ministre. Il a assuré que 95 % des principales réserves exprimées par l’organisation ont été levées, et que seuls « de petits détails » restent à régler. L’échéance clé reste l’Assemblée générale du GAFI prévue en octobre, précédée de réunions techniques préparatoires au Luxembourg en septembre.
Abdelkrim Bouzred a rappelé que l’Algérie avait rejoint le GAFI en 2002, et qu’un premier bilan en 2010 avait débouché sur une inscription sur la liste grise, en raison de manquements aux standards de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. L’Algérie en était sortie en 2016, avant d’être à nouveau classée en 2024, après une nouvelle évaluation.
Des efforts reconnus, mais une vigilance de rigueur
Le ministre a reconnu que la sortie de la liste ne garantissait pas une stabilité permanente. « Nous sortirons de cette liste, mais il se pourrait que dans cinq ou six ans, nous y soyons encore une nouvelle fois », a-t-il déclaré, soulignant le caractère évolutif des normes du GAFI et les défis constants que pose la lutte contre les pratiques illicites.
Il a tenu à relativiser la portée de ce classement : « Être inscrit sur la liste grise n’est pas une catastrophe en soi, tant que le pays reste engagé dans une dynamique de conformité continue. » Il a également indiqué que les raisons de cette réinscription ne relevaient pas uniquement de manquements techniques, mais aussi de facteurs non officiels liés à la situation politique du pays dans un passé récent.
Une allusion au passé et un engagement pour l’avenir
Réagissant aux remarques du député Rabhi, qui a exprimé le souhait que l’Algérie mette fin aux allers-retours sur cette liste, le ministre a évoqué avec prudence « la situation qu’a vécue l’Algérie dans un passé pas si lointain », faisant implicitement référence à la période marquée par les pratiques de gouvernance opaques de l’ère Bouteflika.
« Aujourd’hui, nous nous sommes adaptés et nous sommes même capables d’anticiper », a conclu Bouzred, assurant que l’Algérie s’inscrit désormais dans une logique de transparence, de réforme et d’alignement sur les standards internationaux, condition sine qua non pour regagner la confiance des partenaires financiers et institutions internationales.