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L’Algérie se prépare à jouer un rôle central au sein du marché africain

À moins de trois mois de la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), prévue du 4 au 10 septembre à Alger, le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a appelé les opérateurs économiques algériens à « investir sérieusement le marché africain ». Un appel stratégique, à l’heure où l’Algérie vise un produit intérieur brut (PIB) de 400 milliards de dollars d’ici 2027, avec une projection pouvant atteindre jusqu’à 600 milliards à l’horizon 2029.

S’exprimant à Blida lors d’une rencontre consacrée au thème « Le défi commercial africain 2025 », le ministre a insisté sur l’importance de passer du potentiel à l’action, en concrétisant des accords commerciaux dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Il a affirmé que l’Algérie ne peut plus se permettre de rester en marge de la dynamique économique continentale.

La Foire commerciale intra-africaine d’Alger est considérée comme un tournant pour le pays. L’événement rassemblera plus de 2000 exposants venus de tout le continent et près de 35 000 visiteurs professionnels. Selon la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), les échanges commerciaux générés pourraient atteindre 44 milliards de dollars. L’Algérie, qui visait initialement à capter 10 % de ce volume, s’est fixé un nouvel objectif ambitieux de 20 %.

Pour atteindre cette cible, le ministre a souligné l’importance d’une mobilisation multisectorielle : industrie, agriculture, pharmacie, électroménager, services financiers, logistique, tous sont appelés à se tourner vers l’Afrique avec des offres concrètes et des partenariats solides. « L’Afrique est un grand espace commercial en termes de population. Le moment est venu d’y aller avec des solutions, des produits et des partenariats solides », a déclaré Kamel Rezig.

Plusieurs leviers ont déjà été activés pour favoriser cette dynamique : ouverture de postes frontaliers avec les pays voisins, création de zones franches, notamment avec la Mauritanie, ou encore participation de l’Algérie à la construction de la route stratégique Tindouf-Zouérate. Le ministre a rappelé que l’Algérie partage des frontières avec sept pays africains, un avantage géographique qu’il faut exploiter pour atteindre un marché potentiel de 450 millions de consommateurs en Afrique de l’Ouest.

Au-delà des chiffres, cette orientation économique sud-sud s’inscrit dans une stratégie de diversification à long terme, avec un objectif clair : sortir de la dépendance aux hydrocarbures et faire de l’Algérie une puissance industrielle exportatrice à l’échelle continentale. Le président de la République a fixé un cap ambitieux : un PIB de 400 milliards de dollars dès 2027, pour viser les 500 à 600 milliards d’ici 2029. L’Algérie ambitionne ainsi de devenir la première ou la deuxième économie du continent.

Toutefois, cette ambition nécessite des mesures concrètes. Les opérateurs économiques saluent la vision, mais réclament un accompagnement renforcé : meilleure compréhension des normes douanières et réglementaires africaines, accès à des financements adaptés, soutien à la négociation dans des environnements multiculturels. Rachid Bouhamed, président du Club des entrepreneurs et industriels (CEI), a notamment plaidé pour une meilleure coordination entre les institutions, les entreprises et les établissements de formation.

L’IATF 2025 ne sera donc pas seulement une vitrine. Elle représentera une épreuve décisive. Les entreprises algériennes devront prouver leur capacité à transformer les intentions en résultats tangibles : contrats signés, livraisons assurées, partenariats pérennes. Le rendez-vous d’Alger sera ainsi un test grandeur nature de la capacité du pays à s’imposer comme un acteur économique africain crédible et structurant.

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