Eco 3Actualités Economie 

L’Algérie, modèle d’autonomie financière en Afrique selon l’Afreximbank

Dans un contexte continental marqué par une dette publique croissante et une dépendance accrue vis-à-vis des bailleurs internationaux, l’Algérie fait figure d’exception. C’est ce que révèle le dernier rapport de l’Afreximbank, publié en mai 2025, qui souligne la résilience et la singularité du modèle économique algérien, fondé sur la stabilité macroéconomique et l’autofinancement.

Une croissance solide sans recours à l’endettement extérieur

Avec un taux de croissance de 4,3 %, une inflation maîtrisée à 5,7 % et un taux directeur fixé à 3 %, l’Algérie affiche des indicateurs économiques solides. Ces performances sont portées par des réserves de change conséquentes, un excédent commercial durable et une politique de financement exclusivement interne.

Le rapport met en avant la stratégie assumée d’autonomie budgétaire : « L’Algérie ne dépend pas de l’endettement extérieur pour ses investissements majeurs », souligne l’Afreximbank, saluant une approche rare à l’échelle africaine. Ce positionnement offre au pays une plus grande liberté d’action, à l’abri des conditionnalités imposées ailleurs.

Un choix politique d’indépendance financière

Ce refus de recourir aux financements conditionnés n’est pas circonstanciel mais stratégique. Il traduit une volonté claire d’Alger de préserver sa souveraineté économique. Le rapport évalue le risque pays à un niveau modéré de 52,16, traduisant une confiance notable des marchés internationaux.

La stabilité du dinar contribue également à la compétitivité des exportations, notamment dans les secteurs non pétroliers, en progression continue. En 2024, les échanges extérieurs ont atteint un record de 91,1 milliards de dollars.

Un ancrage international renforcé, sans tutelle

Loin de s’isoler, l’Algérie multiplie les partenariats tout en conservant le contrôle de ses choix économiques. Ce positionnement est salué par plusieurs institutions internationales.

La Banque islamique de développement (BID) a ainsi accordé un cadre de coopération de 3 milliards de dollars sur trois ans, sans conditions préalables ni obligations d’endettement. La Nouvelle Banque de Développement des BRICS, que l’Algérie a rejointe le 19 mai 2025, a également exprimé son soutien, par la voix de sa présidente Dilma Rousseff, qui a salué la robustesse économique du pays.

La Banque africaine de développement (BAD) accompagne deux projets stratégiques : le gazoduc transsaharien Nigeria-Algérie et le complexe phosphatier de Tébessa, deux infrastructures jugées essentielles pour l’avenir énergétique et industriel du continent.

L’Africa Finance Corporation (AFC) a, pour sa part, manifesté un intérêt fort pour les secteurs clés de la pétrochimie, des énergies renouvelables et des mines, estimant que la solidité financière de l’Algérie en fait un partenaire crédible et structurant à l’échelle africaine.

Une voie alternative pour l’Afrique

Alors que la majorité des pays africains sont contraints de suivre des programmes de réformes dictés par des créanciers internationaux, l’Algérie incarne une voie différente. Celle d’un modèle fondé sur la prudence budgétaire, l’équilibre externe et le respect absolu de la souveraineté économique.

Aucune des grandes institutions partenaires n’impose aujourd’hui d’ajustements structurels à l’Algérie. Les termes ont changé : on parle désormais de coopération, de partenariat, et non plus de conditionnalités. Une évolution qui consacre l’Algérie comme un acteur crédible, autonome et influent dans le paysage économique africain.

Articles relatifs

Leave a Comment