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L’Algérie confirme son leadership énergétique en Afrique, selon un rapport de l’EIA

Un récent rapport de l’Agence américaine de l’énergie (EIA) met en lumière le rôle central de l’Algérie dans le paysage énergétique africain. En 2024, le pays se positionne comme le deuxième producteur d’hydrocarbures liquides sur le continent, incluant le pétrole brut, les condensats et les produits raffinés, et conserve son rang de premier producteur de gaz naturel en Afrique.

Le rapport souligne que la production énergétique algérienne est largement dominée par les hydrocarbures, couvrant quasi intégralement la demande intérieure. En 2023, la consommation d’énergie primaire s’est élevée à 73 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), dont 69 % provenaient du gaz naturel et 31 % du pétrole. La production primaire, elle, a atteint plus de 170 Mtep, dominée à 58 % par le gaz naturel.

Une stratégie nationale pour relancer l’exploration

Afin de renforcer ses capacités, le gouvernement algérien a lancé en octobre 2024 un appel d’offres portant sur six blocs d’exploration onshore, répartis entre les bassins de Berkine, Illizi, Reggane, Gourara Timimoun, Ahnet Gourara et le hub de Hassi R’Mel. Cette opération s’inscrit dans un plan ambitieux prévoyant quatre cycles de licences par an jusqu’en 2028.

Le rapport note que les réserves algériennes se composent principalement de pétrole brut léger de haute qualité, comme le Sahara Blend, extrait à Hassi Messaoud. Toutefois, la production de liquides connaît une tendance baissière, passant de 1,7 million de barils par jour (b/j) en 2014 à 1,4 million b/j en 2023, en raison de l’épuisement des champs matures et de l’insuffisance de nouvelles découvertes.

Un secteur du raffinage en quête de modernisation

Le monopole du raffinage reste entre les mains de Sonatrach, dont les principales infrastructures datent des décennies 1960 à 1980. Si des projets de nouvelles raffineries ont été annoncés depuis 2012, peu ont vu le jour. Seule la raffinerie de Hassi Messaoud, en cours de réalisation par Técnicas Reunidas et Samsung Engineering, devrait être opérationnelle en 2027. D’autres projets, notamment à Biskra et Tiaret, restent à l’arrêt.

Une Europe fortement dépendante des exportations algériennes

L’Europe demeure le principal marché des hydrocarbures algériens. En 2024, les exportations de pétrole brut ont atteint 402 000 b/j, dont 73 % à destination de l’Europe. La France en capte à elle seule 21 %, suivie par l’Espagne (12 %), l’Allemagne, le Portugal et d’autres pays européens. L’Asie en reçoit 18 %, principalement la Corée du Sud (7 %) et l’Inde, tandis que l’Amérique représente 8 %, répartie entre le Brésil et les États-Unis. À peine 1 % est destiné au continent africain et au Moyen-Orient.

Du côté du gaz, la production a atteint un record de 104 milliards de m³ en 2023, boostée par la hausse de la demande européenne consécutive à la crise russo-ukrainienne. Les exportations ont totalisé 52 milliards de m³ cette même année, dont 18 milliards sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL). L’Europe a absorbé 90 % de ces volumes, avec la Turquie en tête (20 %), suivie de la France et de l’Italie. L’Asie reste marginale avec 8 %, dont 2 % pour la Chine et l’Inde.

Des défis à relever pour pérenniser le rôle de l’Algérie

Malgré son rôle stratégique, l’Algérie fait face à des défis structurels : torchage important du gaz (8 milliards de m³ en 2023, la classant 6ᵉ au monde), vieillissement des infrastructures et baisse de la production pétrolière. Le rapport de l’EIA insiste sur la nécessité de relancer l’exploration, de moderniser les capacités de raffinage et de renforcer les investissements pour maintenir la compétitivité du secteur à long terme.

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