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Les stations de dessalement et la gestion de l’eau en Algérie : Un défi pour l’approvisionnement en eau potable en 2025

Par : Amani H.

L’Algérie, un pays riche en ressources naturelles, se trouve face à des défis croissants en matière de gestion de l’eau, exacerbés par des périodes de sécheresse et des besoins en eau qui augmentent chaque année. Dans ce contexte, les cinq stations de dessalement d’eau de mer en cours de construction constituent un élément clé de la stratégie nationale pour répondre aux besoins en eau potable, notamment pendant les mois de l’été. Cependant, selon Malek Abdesselam, docteur en hydrogéologie, ces infrastructures ne devraient pas entrer en fonction avant le mois de septembre 2025, et les Algériens devront s’attendre à des programmes de restrictions pour faire face à une demande croissante.

Un retard dans la mise en service des stations

Les cinq stations de dessalement en question, situées à Tipasa, Boumerdès, El Tarf, Béjaïa et Oran, sont actuellement en phase d’essais techniques. Leur mise en service avait été initialement annoncée pour la fin février 2025. Ces infrastructures devraient permettre un apport combiné de 1,5 million de m³ d’eau dessalée par jour, ce qui augmentera la capacité totale du pays à 3,6 millions de m³. Bien que l’Algérie soit actuellement leader en Afrique en matière de dessalement avec 25 stations en opération, les experts avertissent que ces nouvelles stations ne seront pas prêtes à temps pour remplacer les réserves d’eau consommées pendant l’été 2025.

Des restrictions possibles pour gérer la demande

Le Dr Malek Abdesselam, expert en ressources hydriques, met en garde contre la précipitation de la mise en service de ces stations et évoque la nécessité de gérer la demande par des restrictions dans la distribution d’eau potable. Il souligne que, bien que la région de l’Est de l’Algérie ait bénéficié de conditions pluviométriques « moyennes », d’autres régions, comme l’Ouest algérien, sont particulièrement touchées par un déficit en eau, ce qui nécessite une vigilance accrue.

L’état des barrages : des disparités entre les régions

Concernant le remplissage des barrages, les régions du Nord-Est sont les mieux loties, avec des réservoirs presque « débordant » comme ceux de Béni Haroun (Mila) et Tabellout (Jijel). Cependant, le taux de remplissage du barrage de Taksebt, situé dans le Centre du pays, est à seulement 35%. Selon Malek Abdesselam, cette capacité pourrait suffire à condition de ne pas trop solliciter ces infrastructures, d’autant plus qu’un manque de fiabilité dans les autres systèmes hydrauliques pourrait aggraver la situation.

En janvier dernier, l’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT) a indiqué que le taux de remplissage global des barrages avait atteint 36%, avec un volume de 2,7 milliards de m³, soit une légère augmentation par rapport à l’année précédente. Cependant, des préoccupations demeurent, notamment pour l’Oranie, où la situation hydrique reste préoccupante.

Le plan d’approvisionnement en eau potable pour 2025

Face à cette situation, le ministère des Ressources en eau a annoncé un plan d’approvisionnement basé sur le pire des scénarios, à savoir une année sans pluie. Ce plan vise à garantir l’approvisionnement en eau de la population même en cas de sécheresse prolongée. Le ministre de l’Hydraulique, Tahar Derbal, a précisé que des mesures avaient été prises pour anticiper la demande accrue de l’eau pendant le mois de Ramadan, en adaptant les horaires de distribution et en libérant des quantités d’eau supplémentaires des barrages. Ces ajustements visent à répondre aux besoins particuliers de cette période tout en maintenant un approvisionnement constant.

Une gestion attentive des ressources

Bien que des progrès aient été réalisés en matière de dessalement et de gestion des barrages, l’Algérie continue de faire face à des défis de taille pour assurer une gestion durable de ses ressources en eau. Le Dr Malek Abdesselam recommande une vigilance accrue pour la gestion des ressources en eau et insiste sur la nécessité de ne pas se précipiter dans la mise en service des stations de dessalement afin de maximiser leur efficacité à long terme.

En conclusion, l’Algérie se trouve à un carrefour en matière de gestion des ressources hydriques. Les efforts pour diversifier les sources d’approvisionnement en eau, comme le dessalement, sont essentiels pour assurer l’avenir du pays, mais nécessitent une coordination et une gestion minutieuse pour éviter des pénuries dans les années à venir.


This article outlines the situation and challenges concerning water supply in Algeria, including the new desalination stations, ongoing projects, and the efforts of the government to address potential shortages.

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