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Modernisation des ports: Un levier de renforcement de la compétitivité de l’économie nationale

Le gouvernement s’inscrit dans une phase du développement économique, celle de la compétitivité, avec des réformes dans la gestion portuaire, placées au cœur de ses priorités, dont l’objectif est d’améliorer la dimension logistique.
Le gouvernement a mis en lumière lors de sa réunion tenue le 5 septembre 2024, sous la présidence de Nadir Larbaoui l’urgence de réduire les délais d’attente des navires dans les ports du pays. 
Une initiative qui s’annonce comme un levier essentiel pour dynamiser l’économie nationale et optimiser les échanges commerciaux. La réforme portuaire préconisée, découlant des directives présidentielles émises lors du Conseil des ministres du 2 juin 2024, place la numérisation des procédures et le renforcement de la coordination entre les acteurs au cœur de ses priorités. L’objectif est clair : diminuer drastiquement les délais d’attente qui, actuellement, engendrent des surcoûts énormes pour les opérations commerciales.
Le consultant Ali-Bey Nasri, ancien président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), a partagé des données préoccupantes sur les retards dans les ports algériens. Il a précisé que les coûts liés aux surestaries, dues aux délais dans le traitement des conteneurs, s’élèvent à près de 1 milliard de dollars, soit environ 10 milliards de dinars. Ces coûts représentent un fardeau immense pour les opérateurs économiques, soulignant ainsi l’urgence de réformer et moderniser les infrastructures portuaires pour réduire ces coûts logistiques. Pour Ali Bey Nasri, la modernisation ne doit pas se limiter aux ports existants, mais inclure aussi la création de nouveaux ports. En 2023, les ports algériens ont traité environ 126 millions de tonnes de marchandises et 1,6 million de conteneurs, une charge qui dépasse largement la capacité des infrastructures portuaires actuelles. Les délais de déchargement pouvant s’étendre de un à deux mois. Ce qui risque de compromettre la compétitivité du commerce extérieur de l’Algérie. Selon Ail Bey Nasri, une gestion optimisée pourrait diminuer la pression au niveau des ports, contribuant ainsi à une réduction significative des coûts logistiques.
Bien que certaines mesures aient déjà été mises en place, comme l’instauration de pénalités pour les retards de restitution des conteneurs, elles restent insuffisantes face à la complexité du problème. Nasri propose la création d’une autorité portuaire et la coordination entre l’ensemble des acteurs intervenant dans les opérations portuaires : compagnies maritimes, douanes, ministères de l’Agriculture et du Commerce et les banques. Une meilleure organisation et une coopération accrue entre ces parties pourraient raccourcir les délais et optimiser la gestion globale des ports. Un autre défi majeur concerne l’ensablement des ports, notamment celui d’Alger qui gère près de 50% des conteneurs du pays. Pour Nasri, la réhabilitation des infrastructures ferroviaires constitue une solution viable. En facilitant le transport des conteneurs vers des plateformes spécialisées à travers un réseau ferroviaire moderne, il serait possible de fluidifier les opérations, tout en réduisant la pollution et les encombrements routiers, a-t-il suggéré. La numérisation des processus portuaires s’inscrit également comme une priorité dans cette réforme. Depuis septembre 2022, la plateforme numérique APCs, développée par Serport, vise à accélérer le traitement des navires et à réduire les coûts. Nasri estime que cette initiative pourrait permettre une économie annuelle d’un milliard de dollars sur les 2 milliards actuellement dépensés en frais logistiques. Ce chiffre témoigne du potentiel de la numérisation pour améliorer l’efficacité des ports algériens. En plus de réduire les coûts logistiques, une gestion modernisée des ports algériens pourrait accroître leur attractivité pour les investisseurs étrangers. Des infrastructures portuaires efficaces réduisent les incertitudes commerciales et permettent une meilleure planification des opérations. En offrant des délais réduits et une prévisibilité accrue, nos ports pourraient devenir un point d’entrée stratégique pour les chaînes de valeur internationales, attirant ainsi des investissements majeurs dans divers secteurs.
La transformation économique est un élément important de la réforme des ports algériens, mais elle ne se limite pas à l’amélioration des infrastructures. En diminuant les temps d’attente, en modernisant les installations et en introduisant des technologies numériques, l’Algérie se prépare à être plus compétitive sur la scène internationale. Les avantages escomptés de cette réforme sont considérables : contrôle des coûts logistiques, plus d’attractivité pour les investisseurs étrangers et création d’un pôle logistique régional. En impliquant tous les acteurs du secteur, ces efforts coordonnés pourraient jeter les bases d’une croissance durable et partagée pour notre pays.

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