FLEURON DE LA MEDECINE, LE CHU DE CONSTANTINE A L’AGONIE…LE CENTRE ANTI CANCEREUX, UNE HONTE.
Déjà que le cancer est une pathologie sournoise qui évolue dangereusement et cause des dégâts importants sur les organismes atteints, voilà que des gestionnaires emboitent le pas à cette maladie par leurs manières de gérer, causant au passage d’importants dégâts, aussi bien pour le malade que pour le personnel soignant, le tout dans un silence assourdissant. Le ministère doit impérativement réagir dans ce qui se passe dans le CAC en dépêchant une délégation d’expert pour s’enquérir de la situation, prendre les mesures idoines pour sortir de ce caniveau et prévoir le renouvellement des accélérateurs, devenus caduques, mais aussi penser à renouveler les stocks de médicament, car il y a va de la vie de nos malades, c’est une question de vie ou de mort, sans plus.
Pourtant avec le plan cancer national initié par l’ancien chef d’Etat et confié au Professeur Zitouni avec un budget colossal, ceci pour faire face à l’une des pathologies les plus meurtrières nan sans des souffrances, souvent atroces pour ces malades. Des chiffres qui faisaient craindre le pire avec de nouveaux cas, se chiffrant à 50.000 et devant le manque de moyens humains et surtout matériel, l’urgence était de mise pour pallier à cela. Des centres anti cancer ont été crées à travers le pays et les équipements aussi, mais cela n’a été en réalité que de la poudre aux yeux. Le malade, lui continue à se sentir bien isolé et seul contre une adversité qui le ronge dans ses entrailles.
Exemple de ratage, synonyme d’un rime annoncé, le centre anti cancer du centre hospitalo-universitaire Benbadis de Constantine qui se trouve dans un état pitoyable au regard d’une dégradation en règle de ses structures. Pourtant, ce centre a été, d’abord le grand réceptacle des cancéreux durant des années qui arrivent des 17 wilayas de l’est algérien, mais aussi et de par ses professeurs, il était le formateur de ceux qui allaient prendre en charge les nouveaux centre anti cancer à travers certaines wilayas, c’est dire tout le capital expérience qui se trouve dans cet hôpital mythique et combien efficace par une race de médecins, reconnus dans le monde médical à travers le monde et cela est terminé avec une nouvelle horde de gestionnaires, plus enclin à faire des affaires, s’enrichir et se couler douce, sinon comment expliquer toute cette descente en enfer d’un centre aussi important que celui du CAC de Constantine.
Lors de notre visite effectuée hier par souci de curiosité pour savoir ce qu’il est advenu, nous étions complètement désemparé par un état des lieux aussi négatif qu’indécent. La première vision qui nous a choquée, c’est la nouvelle structure qui devait pallier à l’ancienne, pourtant inaugurée à la hâte en 2016 avec de nouveaux accélérateurs et on croyait que les pauvres cancéreux allaient trouver un semblant de réconfort à l’occasion d’une séance de radiothérapie ou de chimiothérapie dans des conditions humaines, mais plus important, avec la création de nouveaux centres anti cancers, les rendez-vous allaient à leur tour devenir acceptables pour leur permettre de suivre un protocole, synonyme de rémission de cette maladie horrible et il n’en fut rien ou presque.
Les faits
La bâtisse qui devrait abriter le nouveau centre, après une étude minutieuse, notamment en tenant compte du confort des malades, mais aussi du personnel soignant est à l’arrêt depuis quatre années pour des raisons qui frisent l’insolence, l’état du chantier est tout bonnement pytoyable. Selon certaines indiscrétions que nous avons pu recueillir auprès de personnes bien au fait du dossier, c’est l’ancien directeur du CHUC, Benyezzar qui est à l’origine de ces couacs, d’abord en changeant le bureau d’études chargé du suivi du chantier par un autre, qui selon toute vraisemblance, était parent de l’indélicat directeur, un changement qui devait déboucher sur cette impasse, non sans commettre des irrégularités sur le plan administratif et financier, sinon comment expliquer des paiements inopportuns avec des réceptions toute aussi inopportunes. Résultat des courses, revenir à la case départ pour utiliser l’entrée du CAC au grand dam des malades et de leurs accompagnateurs et surtout du personnel soignant.
Les chambres qui devaient accueillir les cancéreux sont dans un état de misères avec des fissures de toutes parts, dues à des infiltrations d’eaux qui lézardent murs et plafonds, avec des odeurs insoutenables, l’image est choquante quand on voit ces malades alités, sous perfusion à l’occasion d’une séance de chimiothérapie dans des conditions moyenâgeuses et surtout manquant totalement des règles élémentaires d’hygiène, pourtant le budget de fonctionnement du HUC est conséquent, ce qui revient à dire que c’est toujours un problème de gestion. Même certains bureaux où activent le personnel soignant à tous les niveaux sont dans un état pitoyable et dénote du manque de considération envers ces blouses blanches, à qui on demande beaucoup. Le décor est lugubre et ne prête à aucune évolution de ce secteur névralgique qu’est l’oncologie qui reste le parent pauvre d’un hôpital quand ont voit d’autres services, moins importants par rapport au centre anti cancer qui ont bénéficié de crédits conséquents pour être restaurés. D’ailleurs dans cette optique, l’actuel directeur du CHUC, n’a, à ce jour pas visité le CAC depuis sa nomination, il y a pratiquement 16 mois, c’est dire tout le délaissement dont fait l’objet le CAC.
C’est apparemment le même comportement de la tutelle, aussi bien la direction de la santé au niveau de la wilaya ou du ministère qui semble occulter ces faits en abondant dans la fameuse réplique du Cid « Cachez ce sein que je ne saurai voir »
Sur le plan des équipements médicaux spécifiques à cette pathologie, le constat est tout aussi amer. Des pannes récurrentes dues en grande partie à leur vétusté, notamment les accélérateurs et les scanners, indépendamment des autres équipements qui doivent fonctionner simultanément, ce qui n’est pas le cas et ceci n’est pas sans conséquences sur les rendez-vous importants des malades à l’effet de suivre leur protocole de soins. Résultats des courses, la rémission tant souhaitée par les médecins n’est pas atteinte en raison de ces perturbations du à un manque d’anticipation, une gestion chaotique et un laisser aller incompréhensible.
Il est utile de savoir que les accélérateurs sont arrivés à leur terme, car selon les constructeurs, il n’ont qu’une durée de vie de dix ans pour être renouvelés, car leur rendement n’est plus efficace ce qui n’est pas pour suivre des protocoles et des séances efficaces.
Ce serait peine perdue que de vouloir approcher les responsables pour en savoir les raisons de cette dramatique situation, le constat est là pour expliquer l’inexplicable, car, combien même on s’évertuera à se trouver des raisons, le commun des mortels ne saurait accepter le moindre argument, tant les dégâts sont monstrueux. Il y a là, matière à s’inquiéter en pensant à tous ces malades qui vivent le martyr, sans le moindre espoir d’être pris en charge dans des conditions dignes de tout ce qui a été dépensé.
Cependant, force est de constater que tous ces dérapages, ont, non seulement touché les malades, mais aussi le personnel soignant, au devant de cette situation pour se retrouver le premier accusé de ces faits gravissimes. Pourtant, selon une source de ce même personnel, l’engagement des blouses blanches est indéfectible et mérite des honneurs quand on sait les conditions dans lesquelles il exerce et s’il en est une preuve de cet engament, ce sont les 85% des cas de contamination du Covid 19 qui ont touché ce personnel, un chiffre qui en dit long sur leur intégrité, leur patience, mais aussi leurs compétences.
Ainsi et devant cet état lamentable, comment espérer des résultats positifs et comment peut-on parler de lutte contre le cancer ou encore, comment prétendre avoir un système de santé fiable ?