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Drôles de porte-voix…

La dérision, la satire, l’humour sont ennemis du populisme, de l’ignorance, de l’intolérance et de l’obscurantisme. On se marre pour chasser les idées lugubres, on s’esclaffe devant des tronches hirsutes, des dégaines de croque-mitaines ou des simagrées d’opportunistes. Campagne électorale oblige, reconnaissons qu’on est bien servis par certains partis et leurs porte-voix qui auraient pu prêter à rire, à la moquerie s’il ne s’agissait pas de l’avenir du pays. Enfin, tous les spécimens sont dans la nature opportuniste. Et, quand l’argent se mêle de la partie, c’est son pouvoir qui fait fantasmer…

Cet argent est sur toutes les langues, longues et pendues, sans se donner au chat en cas d’incertitude. Son pouvoir alimente tous les distributeurs automatiques. Suffirait d’y glisser n’importe quelle pièce pour que la pêche aux voix soit bonne, d’après ces moulins à paroles. On aurait aimé une sorte de ping-pong, entre questions et réponses, pour savoir le comment cet argent tombant du ciel. Mais non, pas de ping-pong incommodant, suffit de ramener sa fraise en pseudos têtes de gondole de la vox-populi et, l’illusion fait le reste. Une illusion facile quand prévoir, construire l’avenir est bien plus difficile. Elle abuse de la circonlocution, se perd en métaphores douteuses et étire les phrases prometteuses pour égarer l’électorat voulant, pourtant, se débarrasser de l’arbre des promesses. Cet arbre aux branches superflues permet d’acheter seulement l’illusion, contrairement à ce qu’on pourrait croire en prêtant oreille à certains meetings offrant bonheur, en veux-tu, en voilà. Pourtant, tout le monde connaît le proverbe : ‘’L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue’’. Aussi vrai que l’argent ne permet pas d’acheter le bonheur, ce sont en fait les riches qui font le plus de dépressions nerveuses. C’est même le syndrome le plus répandu chez les gens aisés. Les pauvres n’ont pas le temps de gamberger en se creusant le ciboulot pour le superflu. Les soucis sont un passe-temps de bourgeois pour qui, le vote d’un député est le dernier des soucis. Occupés à amasser le plus de fric possible, en fraudant impôts et sécurité sociales, ils vivent l’angoisse de la découverte du pot aux roses, uniquement.  Ceux qui vivent dans la misère se préoccupent de survivre, ils n’en ont rien à faire des promesses sans lendemain, ils cherchent d’abord à manger, à se soigner, à se loger. Bref, il n’est même pas sûr que l’argent contribue au bonheur, le pauvre bougre qui ira voter en juin, par acquis de conscience. Son bonheur à lui, ça n’est pas d’acheter n’importe quoi, de s’endetter et d’avoir cette sensation de puissance liée au “j’achète donc je suis”. Il est dans le vrai lui, n’en déplaise aux marchands d’illusion qui espèrent faire écho et chambres d’échos parmi des gogos naïfs et désemparés. Dire les quatre vérités sur la nécessaire et inéluctable relance économique indispose ces marchands d’illusion à bas prix. Ils préfèrent séduire par des visions simplistes…

Et que dire de celui qui compare ses candidates à des ‘’beautés’’ semblables à des ‘’fraises sélectionnées, pas celles destinées à l’Afrique du Sud’’ ? Un ping-pong de questions-réponses aurait su, peut-être, si ces fraises étaient à consommer en entrée ou en dessert de son programme (…). Le gus est prof à la fac de droit d’Alger et SG de son parti, excusez du peu. Heureusement que le discours populiste du genre trouve rarement preneur, même avec distributeurs automatiques d’argent contribuant au bonheur…

Par : Nini Mourad

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