CONSTRUCTIONS NON CONFORMES AU POS …DOIT-ON LES DÉTRUIRE OU LES VALIDER ?
Depuis près d’une année, la wilaya de Annaba vit un terrible dilemme en matière de non conformité de certaines constructions, avec le Plan d’Occupation du Sol ( POS ). Notamment l’élévation illicite de certaines bâtisses à des étages au delà du raisonnable, en plein quartiers résidentiels.
Une seule question taraude les esprits : » Faut-il détruire ou valider ce qui a été construit hors normes ? « Le wali actuel qui refuse fermement d’être mis devant le fait accompli, n’entend nullement être influencé par Zid ou Bouzid. Il n’a cessé de marteler à chaque visite sur site ou réunion de la cellule d’écoute des investisseurs, qu’il se conformera, quoiqu’il puisse lui en coûter, à la loi et à la réglementation en vigueur qui gère les constructions publiques et le tissu urbain.Il est même allé plus loin, en avouant à qui voudrait l’entendre, que l’irrespect des règles prescrites en matière de constructions, et notamment le strict respect du POS au niveau de la wilaya de Annaba, sont légion depuis des années.Il affirme que dans sa carrière de quarante ans de gestionnaire des collectivités locales, il n’a jamais au grand jamais été confronté à des situations aussi scabreuses, qu’au niveau de la wilaya de Annaba.
Le problème qui se pose actuellement avec acuité au nouveau Chef de l’Exécutif et à son administration, ne date pas d’aujourd’hui ou d’hier.Il a pris naissance à Annaba, depuis les années 2000 du temps du règne de l’indétrônable wali Ghazi Mohamed.À cette époque prolifique pour les uns, et de vaches squelettiques pour d’autres, les permis de construire étaient délivrésà la tête du client, moyennant commission, avec complicité évidente des uns et des autres, sans aucun respect des normes de l’urbanisme en vigueur.On obligeait même certains techniciens commis de l’État honnêtes, d’émettre un avis favorable sur tel ou tel dossier urbanistique, même s’il n’est pas conforme, sous peine de se voir muté dans l’un des services des zones d’ombres, où ils seront aux oubliettes jusqu’à la retraite !
Après le départ de Ghazi qui laissa une véritable situation catastrophique dans le domaine de la construction en général, et de l’urbanisme en particulier, chaque wali honnête qui prenait la relève de son prédécesseur, se voyait confronter au dilemme du fait accompli sans pouvoir y remédier. Notamment avant l’avènement du nouveau pouvoir de 2019.La conclusion de ces dépassements empreints de corruption évidente, pour la délivrance de permis de construire à tout bout de champ, s’est soldé à l’heure actuelle par des dizaines de bâtiments érigés et finis, mais dont l’administration refuse de délivrer des certificats de conformité, pour la simple raison que ces bâtisses ne sont pas conformes au POS.Cette situation qui perdure a généré le blocage de dizaines de permis de construire par la wilaya, parmi lesquels quelques-uns d’honnêtes promoteurs immobiliers qui se retrouvent en inactivité.
D’autre part, des dizaines de lotissements finis ne peuvent être utilisés faute de certificat de conformité, pour des réserves diverses, notamment surélévation des bâtisses, absence de voies principales et secondaires d’accès.Quelle va être la solution pour mettre les uns dans la conformité, et les autres de respecter la légalité ?À l’heure actuelle c’est toujours le statut -quo, le wali Mr Berimi Djamel Eddine campe sur ses positions légales, et n’entend nullement enfreindre la réglementation qu’il se doit de faire respecter.
Quant aux promoteurs et autres investisseurs dans la construction publique, leur situation est plus délicate car ils ne voient aucune porte de sortie, comme nous l’on avoué certains d’entre eux !