Algérie : 68% des diplômés de la formation professionnelle trouvent un emploi dans les six premiers mois
Lundi 22 décembre 2025
La ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Nassima Arhab, a révélé dans la note-cadre de la rentrée formative de la session de février 2026, publiée sur la page officielle du ministère sur Facebook, que 68% des diplômés du secteur accèdent à un poste de travail durant les six premiers mois suivant l’obtention de leur diplôme, avec des disparités notables selon les spécialités.
Le BTP en tête des offres d’emploi
Le secteur du bâtiment et des travaux publics représente, selon la ministre, 22% du total des offres d’emploi, tandis qu’une saturation a été enregistrée dans certaines spécialités, en tête desquelles la filière administration et gestion qui connaît un excédent de 45%. Cette situation a nécessité une réduction progressive de son offre de formation de 30%, avec une réorientation des capacités formatives vers les domaines souffrant d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Mme Arhab a souligné que les indicateurs du marché du travail enregistrent une amélioration progressive, reflétant la dynamique économique observée dans plusieurs secteurs productifs et de services. Toutefois, le chômage des jeunes reste un défi nécessitant un traitement global et intégré.
Une nouvelle feuille de route stratégique
Renforcer l’adéquation entre le système de formation et d’enseignement professionnels et les exigences du monde du travail constitue, selon la ministre, l’un des piliers fondamentaux pour réduire ce phénomène. Cela passe par l’orientation des offres de formation vers les métiers et spécialités les plus demandés, notamment ceux liés à l’investissement, à la sous-traitance entrepreneuriale et aux métiers émergents.
Concernant l’offre de formation, la ministre Arhab a confirmé que le secteur du BTP représente 22% du total des offres d’emploi, suivi par les industries mécaniques et électriques avec 18%, l’hôtellerie et le tourisme avec 15%, puis la digitalisation et les technologies de l’information et de la communication avec 12%.
20 000 spécialistes en digitalisation en trois ans
Selon la note-cadre, la nouvelle feuille de route formative vise à former 20 000 spécialistes en digitalisation sur trois ans dans les domaines de la programmation, de l’intelligence artificielle, de la cybersécurité et de l’analyse de données. Elle prévoit également d’augmenter la capacité d’accueil de la formation dans le secteur des travaux publics et du bâtiment de 35%, pour accompagner les grands projets tels que la ligne ferroviaire reliant le nord au sud et les programmes de logement et d’infrastructures.
S’ajoute à cela une orientation vers l’augmentation du nombre de stagiaires dans les domaines industriels de 55%, en adéquation avec la croissance enregistrée dans les industries mécanique, agroalimentaire, pharmaceutique et pétrochimique.
5000 spécialistes diplômés en cinq ans
La ministre a mis en lumière que la stratégie de réindustrialisation nationale repose sur le développement de 12 secteurs stratégiques à forte valeur ajoutée, en premier lieu l’industrie mécanique, les industries agroalimentaires et de transformation, l’industrie pharmaceutique et les industries pétrochimiques, ainsi qu’une expansion notable dans les secteurs de la sidérurgie et des mines, ouvrant de larges perspectives d’emploi dans le secteur industriel.
Dans ce contexte, Nassima Arhab a précisé que le Programme national des énergies renouvelables, qui vise à produire 15 000 mégawatts d’énergie solaire d’ici 2035, nécessite la formation de 5000 spécialistes en cinq ans, soit mille stagiaires par an dans les domaines de l’installation et de la maintenance de panneaux solaires et de systèmes d’énergies alternatives. Elle considère que l’investissement dans les compétences humaines n’est pas moins important que l’investissement dans les infrastructures.
