Réforme territoriale : une approche rationnelle, loin de toute démarche populiste, assure le ministre de l’Intérieur
La réforme du découpage administratif engagée par l’État « ne répond à aucune logique populiste », a affirmé mercredi le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Sayoud, lors d’une séance plénière au Conseil de la Nation consacrée à l’examen du projet de loi modifiant et complétant la loi n°84-09 relative à l’organisation territoriale.
S’exprimant à l’issue d’un débat approfondi et après l’analyse du rapport de la commission juridique, le ministre a répondu aux préoccupations soulevées par les sénateurs, soulignant que cette réforme s’inscrit dans le cadre du parachèvement des fondements de l’État et de la mise en œuvre des orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Une réforme fondée sur l’équité et les réalités du terrain
Selon Saïd Sayoud, le nouveau découpage administratif repose sur une démarche réfléchie et équilibrée, tenant compte de l’étendue du territoire national, des contraintes géographiques et des besoins spécifiques des populations, en particulier dans les régions du Sud. L’objectif central de cette réforme est, a-t-il expliqué, de réduire les distances administratives, de rapprocher les centres de décision et d’améliorer l’efficacité de la gestion des services publics et des équipements collectifs.
Le ministre a précisé que ce processus demeurera évolutif et fera l’objet d’évaluations continues afin d’introduire, si nécessaire, les ajustements requis en fonction des résultats obtenus et des réalités constatées sur le terrain.
Un suivi rigoureux et un engagement total de l’administration
Saïd Sayoud a réaffirmé l’engagement de son département à mobiliser l’ensemble de ses cadres, inspecteurs et structures déconcentrées pour assurer un suivi strict de la mise en œuvre de la réforme. « Nos choix ont été guidés par des critères de justice et d’équité », a-t-il souligné, ajoutant que le nouveau découpage sera accompagné de mesures complémentaires destinées à garantir son efficacité réelle au bénéfice du citoyen.
Il a également insisté sur le rôle stratégique des assemblées populaires communales, rappelant que plus de 60 % des préoccupations quotidiennes des citoyens relèvent directement de leurs compétences. Le renforcement de leur performance constitue, selon lui, un facteur clé de réussite des politiques de développement local.
Rapprocher durablement le service public du citoyen
Le ministre a souligné que cette réforme intervient « au moment opportun » et ne répond à aucune considération conjoncturelle, mais à une lecture objective des attentes des citoyens et des réalités territoriales. Elle traduit, a-t-il dit, la volonté présidentielle d’instaurer un développement équilibré, d’améliorer l’action publique locale et de rapprocher durablement l’administration du citoyen.
Il a, à ce titre, salué la qualité des interventions des sénateurs, estimant qu’elles reflètent une volonté commune de bâtir une gouvernance territoriale plus performante et plus équitable.
Vers une évaluation globale du découpage administratif
Évoquant la promotion de certaines communes et daïras en circonscriptions administratives, puis en wilayas à part entière, le ministre a expliqué que cette démarche vise à renforcer la sécurité administrative du citoyen, à consolider la gouvernance locale et à assurer une répartition plus cohérente des entités territoriales.
Il a également annoncé la mise en place prochaine d’une instance dédiée à l’évaluation globale de la loi n°84-09, en coordination avec les différents secteurs concernés, notamment financiers. Cette instance aura pour mission de mesurer l’impact de la réforme, d’identifier d’éventuelles insuffisances et d’anticiper les ajustements nécessaires.
Réformer le financement local et renforcer la transparence
Enfin, Saïd Sayoud a insisté sur l’importance de réformer le système de financement des collectivités territoriales afin de renforcer leur autonomie financière et leur capacité d’intervention. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’une plus grande transparence budgétaire, soulignant que le citoyen doit pouvoir constater concrètement l’utilisation des ressources publiques.
Avant de conclure, le ministre a réaffirmé que l’ensemble des décisions liées au découpage administratif repose sur des critères objectifs, étudiés avec rigueur et éloignés de toute approche populiste.
