n 4Actualités national 

Les résultats du premier trimestre révèlent des niveaux scolaires préoccupants

Une première évaluation des résultats des élèves aux examens du premier trimestre de l’année scolaire 2025-2026 met en lumière un bilan éducatif jugé globalement préoccupant, voire alarmant dans certaines matières. Ces résultats relancent avec acuité le débat sur la qualité de l’enseignement et l’efficacité des réformes successives engagées ces dernières années dans le secteur de l’éducation.

Les constats font état de difficultés marquées dans les matières fondamentales, contrastant avec de meilleurs résultats dans les matières dites secondaires. Une situation qui alimente les critiques autour d’un « succès de façade » masquant une fragilité réelle des acquis, nécessitant des interventions pédagogiques urgentes et approfondies dès le deuxième trimestre.

Selon des sources proches du secteur éducatif, ces résultats préliminaires ne sont plus confinés aux bureaux des chefs d’établissement ou aux centres d’orientation scolaire, mais suscitent de vives inquiétudes parmi les enseignants et les parents d’élèves. Ils soulèvent une question centrale : que maîtrisent réellement les élèves ? Les moyennes obtenues reflètent-elles leur niveau réel ou ne sont-elles que de simples chiffres déconnectés des compétences effectives ?

Faiblesses alarmantes en lecture et en mathématiques au primaire

Au niveau de l’enseignement primaire, censé constituer le socle fondamental de tout le parcours scolaire, les indicateurs sont particulièrement inquiétants. Les résultats font apparaître une maîtrise insuffisante de la lecture, de la compréhension et de l’expression écrite en langue arabe, avec des notes oscillant majoritairement entre 7 et 14 sur 20.

En mathématiques, les difficultés sont encore plus prononcées. De nombreux élèves peinent à réaliser les opérations de base, avec des résultats jugés préoccupants, souvent compris entre 6 et 11 sur 20. Des enseignants confirment que des élèves de troisième et quatrième années éprouvent toujours de sérieuses difficultés à lire correctement et à comprendre des textes simples, ce qui impacte inévitablement leurs performances dans les autres disciplines.

Ces constats interrogent la pertinence des programmes scolaires, la densité des contenus, le rythme d’enseignement, ainsi que les méthodes d’évaluation actuellement en vigueur.

Des résultats relativement satisfaisants en anglais

Paradoxalement, plusieurs établissements primaires ont relevé des performances relativement satisfaisantes en langue anglaise, récemment introduite à ce niveau. Les élèves ont montré un intérêt marqué et une interaction plus dynamique avec cette matière, obtenant pour la plupart des notes comprises entre 15 et 17 sur 20.

Cette tendance reflète des mutations culturelles et médiatiques profondes, mais pose en même temps la problématique de la valorisation de la langue maternelle et de sa capacité à susciter l’adhésion et la motivation des apprenants.

Les matières artistiques comme « bouée de sauvetage » au cycle moyen

Dans l’enseignement moyen, la situation n’apparaît guère plus rassurante. Les résultats globaux sont inférieurs à la moyenne, avec de fortes disparités entre les matières. Le phénomène le plus marquant demeure la dépendance de nombreux élèves aux matières artistiques et sportives pour relever leurs moyennes générales.

Ainsi, l’éducation artistique, musicale et l’éducation physique sont devenues un véritable « filet de sécurité », permettant à certains élèves d’atteindre la moyenne de 10 sur 20, malgré des échecs notables en langues étrangères et en mathématiques, où les notes varient parfois entre 1 et 14 sur 20. Des difficultés préoccupantes sont également relevées en sciences naturelles, avec des résultats oscillant entre 10 et 15 sur 20.

Si ces matières jouent un rôle essentiel dans l’équilibre psychologique et le développement personnel, leur instrumentalisation pour masquer des lacunes fondamentales soulève la problématique du « gonflement artificiel des moyennes », conduisant à la promotion d’élèves sans les compétences de base requises.

Un contraste marqué au lycée : sciences en tête, lettres en difficulté

Au niveau de l’enseignement secondaire, les évaluations révèlent un contraste net entre les filières. Les sections littéraires enregistrent des résultats jugés particulièrement alarmants, notamment en langues étrangères et en philosophie, marqués par une faiblesse analytique, une pauvreté lexicale et des difficultés d’expression écrite.

Les filières scientifiques conservent, quant à elles, un avantage relatif, bien qu’elles ne soient pas épargnées par un recul inquiétant en mathématiques, matière centrale pour les spécialités scientifiques et technologiques. Cette situation suscite des interrogations sur les méthodes pédagogiques, la charge des programmes et leur adéquation avec les capacités réelles des élèves.

Des enseignants du secondaire mettent en garde contre les répercussions à long terme de cette tendance, qui pourrait affecter directement la qualité des formations universitaires, notamment dans les domaines de l’ingénierie, des technologies et des sciences exactes.

Entre défis pédagogiques et réalités sociales

L’analyse de ces résultats ne peut être dissociée du contexte global marqué par l’impact des outils numériques, les changements fréquents de programmes, la pression psychologique exercée sur les élèves, la surcharge des classes et parfois le manque d’encadrement. Autant de facteurs imbriqués qui contribuent à expliquer ce phénomène de décrochage scolaire et appellent à une réflexion profonde sur les politiques éducatives et les pratiques pédagogiques.

Articles relatifs

Leave a Comment