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Les déchets avicoles, une richesse négligée qui nécessite organisation et valorisation

Dans de nombreuses régions d’Algérie, les déchets issus de l’élevage avicole continuent d’être abandonnés de manière anarchique. Pourtant, ces résidus représentent une ressource importante pour la fertilisation des sols et peuvent contribuer à améliorer les revenus des éleveurs. Mal gérés, ils se transforment en revanche en foyers d’odeurs nauséabondes, d’insectes et de maladies, ce qui alourdit les risques sanitaires pour les habitants.

Selon plusieurs spécialistes, l’absence de structures dédiées à la collecte et au traitement de ces déchets pousse les éleveurs à s’en débarrasser directement dans la nature ou à les utiliser tels quels comme engrais. Une pratique qui, en plus de ses dangers sanitaires, prive le secteur agricole d’un potentiel économique important.

Des experts proposent ainsi d’organiser la filière en mettant en place des unités locales de rassemblement et de traitement, afin de transformer ces déchets en compost, engrais ou produits dérivés à forte valeur ajoutée. Cette approche permettrait de réduire les nuisances environnementales, tout en offrant aux éleveurs une source de revenus supplémentaire grâce à la vente de matières recyclées.

Les intervenants soulignent également le manque d’informations fiables sur le volume réel des déchets produits dans les élevages algériens, un déficit accru par l’existence de nombreux élevages informels non recensés. Cette opacité complique la mise en œuvre d’une stratégie efficace pour la gestion et la valorisation de ces sous‑produits.

Ils mettent en avant la nécessité de former les jeunes aux métiers liés à la collecte, au tri et au traitement des déchets avicoles, ce qui ouvrirait la voie à de nouveaux postes de travail dans plusieurs wilayas.

Par ailleurs, certains spécialistes appellent à instaurer un système d’incitations pour encourager les entreprises spécialisées à investir dans le domaine, notamment en facilitant l’accès aux déchets auprès des éleveurs et en régulant leur transport selon des normes sanitaires strictes.

Dans la même logique, il est recommandé d’adopter une approche basée sur la responsabilisation des éleveurs, via l’attribution d’un « label d’éleveur responsable », récompensant ceux qui respectent les normes de collecte et de traitement. Une mesure qui pourrait contribuer à protéger la santé publique et à mieux structurer ce secteur encore sous‑exploité.

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