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Ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset : l’Algérie explore un nouveau financement international

Alors que le financement par la Banque africaine de développement (BAD) a été obtenu pour le tronçon Laghouat-Ghardaïa-El Menia, l’Algérie se tourne à nouveau vers des partenaires financiers étrangers pour poursuivre le projet stratégique de la ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset.

Hier, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures, Abdelkader Djellaoui, a présidé une réunion du comité chargé du suivi et de l’approbation des documents techniques nécessaires au financement externe des projets d’infrastructure. L’objectif : examiner l’état d’avancement des procédures et préparer la suite du financement, notamment pour le tronçon Chiffa-Ksar El Boukhari, qui constitue la liaison nord de la future ligne saharienne. Selon le ministère, ce segment est actuellement « à l’étude par le ministère des Finances et les institutions financières étrangères impliquées ». L’identité des bailleurs potentiels n’a pas été dévoilée, mais il est probable que la BAD demeure un partenaire privilégié, au vu de son intérêt pour renforcer la connectivité territoriale et stimuler le développement économique du sud algérien.

Un chaînon stratégique vers Alger

Le tronçon Chiffa-Ksar El Boukhari, connecté à Alger via Blida, ne représente pas un simple segment supplémentaire. Il est destiné à assurer la continuité fonctionnelle entre la capitale et le futur réseau saharien. Avec le lancement déjà effectif de la section Boughezoul-Djelfa-Laghouat (250 km), ce nouveau chaînon, d’environ 150 km, permettra de prolonger la liaison vers le sud depuis Boughezoul, avec des travaux déjà initiés entre Ksar El Boukhari et Boughezoul.

Conçu pour une exploitation mixte fret et voyageurs, le projet prévoit des vitesses jusqu’à 220 km/h sur de neuves sections, intègre les contraintes climatiques du désert avec des gares modernes, une signalisation adaptée et des dispositifs de protection contre le sable.

Un projet d’envergure régionale

À terme, la ligne Alger-Tamanrasset, longue de 2 406 km, reliera la Méditerranée aux corridors algéro-nigériens. Les études sont déjà finalisées sur 1 048 km, tandis que les tronçons les plus méridionaux, comme In Salah-Tamanrasset (650 km), sont en cours d’étude. Au-delà de la dimension nationale, cette infrastructure vise à dynamiser l’économie du sud, faciliter le transport de marchandises et encourager l’investissement agricole, s’inscrivant ainsi dans une logique d’intégration régionale.

Face à l’ampleur du projet, le recours à des financements étrangers multiples apparaît comme une nécessité. Le tronçon Chiffa-Ksar El Boukhari cristallise cette ambition, symbole de la volonté de l’Algérie de compléter progressivement la colonne vertébrale ferroviaire du pays, pièce par pièce et financement par financement.

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