11 décembre 1960 : Quand une nation fit entendre sa voix
Soixante-cinq ans après les manifestations historiques du 11 décembre 1960, cet épisode demeure gravé comme l’une des démonstrations populaires les plus puissantes de la volonté algérienne d’accéder à la liberté et à l’indépendance. Ce jour-là, ce qui devait être une simple occasion de faire entendre la voix des Algériens s’est transformé en une séquence décisive, bousculant les calculs de la métropole comme ceux des partisans de l’OAS, alors engagés dans un bras de fer avec le général de Gaulle en visite à Alger.
Selon le témoignage du moudjahid Lakhdar Bouregaa, les femmes furent en première ligne, brandissant des drapeaux et des banderoles qu’elles avaient elles-mêmes confectionnés. Leur mobilisation inattendue, presque spontanée, surprit même certains responsables du FLN. Le mouvement gagna rapidement l’ensemble du territoire, porté par un peuple scandant avec force son exigence d’indépendance.
Ces manifestations, qui prolongent l’élan du 1er Novembre 1954, occupent aujourd’hui une place centrale dans la mémoire nationale. Elles ont donné un retentissement international nouveau à la révolution algérienne, à un moment où les combattants payaient un lourd tribut. Dans de nombreuses capitales, cet élan populaire fut perçu comme la preuve irréfutable de l’adhésion du peuple algérien à sa lutte pour la souveraineté.
Dans un message diffusé hier, le président Abdelmadjid Tebboune a rappelé que cet épisode constituait « un tournant décisif qui s’est incarné dans les rues et sur les places publiques, reflétant l’adhésion de tout le peuple à l’appel de la Déclaration du 1er Novembre ». Selon lui, ces journées ont profondément influencé la perception internationale d’une révolution alors en phase de stagnation.
Un héritage mobilisateur face aux défis contemporains
Le chef de l’État a également insisté sur l’importance de l’héritage révolutionnaire, véritable socle de l’unité nationale. Cet héritage, a-t-il souligné, donne au peuple algérien les moyens de comprendre « les rouages des guerres d’intérêts » et de déjouer « la propagande mercenaire » destinée à fragiliser l’État.
Rappelant la capacité du peuple à se rassembler dans les moments les plus sombres, notamment durant la décennie noire, le président Tebboune a salué une nation qui demeure vigilante face aux tentatives de déstabilisation. Pour lui, l’unité du peuple — dans sa diversité, ses convictions et sa foi — reste l’un des principaux remparts contre les menaces internes et externes.
Une date pour penser l’avenir
À l’occasion de cet anniversaire, le président a appelé à tirer les leçons des différentes étapes de la construction de l’État-nation, marquées à la fois par des victoires et par des épreuves. Ces enseignements doivent, selon lui, servir de moteur pour renforcer les avancées économiques et sociales déjà obtenues, et pour engager le pays sur la voie d’un développement plus ambitieux.
Avec en ligne de mire une place pleine et entière parmi les nations qui aspirent à un avenir porté par l’excellence, la dignité et la souveraineté, Abdelmadjid Tebboune a conclu en invitant chaque citoyen à mesurer l’ampleur de l’effort collectif nécessaire pour poursuivre l’œuvre entamée.
