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Tebboune relance personnellement le projet du film sur l’Émir Abdelkader

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé hier une réunion de haut niveau consacrée au très attendu film sur l’Émir Abdelkader, ainsi qu’à la relance globale de l’industrie cinématographique nationale. Autour de lui, plusieurs personnalités influentes du secteur culturel et de la communication ont été conviées, signe de l’importance stratégique accordée à ce projet cinématographique présenté comme l’un des plus ambitieux de l’histoire récente du pays.

Une réunion pour débloquer un projet enlisé

Selon la Présidence, la rencontre a réuni notamment la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, le directeur de cabinet, Boualem Boualem, ainsi que plusieurs conseillers chargés du cinéma et de la communication, le directeur de la Fondation Émir Abdelkader, Salim Aggar, et le réalisateur Anouar Hadj Ismail.
Si aucun détail n’a filtré sur les décisions prises, la convocation de cette réunion témoigne clairement de l’agacement du chef de l’État face aux retards accumulés par cette œuvre nationale, longtemps considérée comme un projet prioritaire.

Depuis plusieurs années, le film avance à un rythme qualifié d’« injustifié » par la Présidence, en dépit de moyens financiers déjà mobilisés. Le Président, qui a récemment dénoncé des blocages internes et des tentatives de « monopolisation » du projet, estime que le retard dépasse aujourd’hui cinq ans.

« Nous ferons le film, même avec des étrangers » : le coup de pression du Président

Lors d’une rencontre à Constantine, Abdelmadjid Tebboune avait exprimé son profond agacement, allant jusqu’à envisager une production avec des partenaires étrangers si l’inertie persistait.
Un message fort qui avait précédé la décision d’ouvrir un appel d’offres international, afin de garantir une œuvre à la hauteur de la dimension historique et universelle de l’Émir Abdelkader.

Pourtant, le travail préparatoire semblait avancer : la Commission consultative et d’expertise, installée en février 2025, avait remis en juin dernier son rapport final à l’établissement public El Djazairi. Ce rapport, résultat de quatre mois de réflexion menés par des spécialistes de haut niveau, posait les bases du scénario et des axes historiques. Malgré cet acquis, la Présidence estime que le passage à la phase opérationnelle reste trop lent.

Un projet qui traîne depuis plus d’une décennie

Le film sur l’Émir Abdelkader n’en est pas à son premier épisode de blocage.
Après un lancement chaotique entre 2007 et 2013, marqué par des difficultés artistiques et financières, une tentative de coproduction avec une société américaine avait vu le jour en 2013, avant d’être rapidement mise en veille dès 2014.

Le projet n’a réellement été réactivé qu’à partir de 2021 sous l’impulsion du président Tebboune, avec la création de l’établissement public Al Djazairi puis l’installation d’une commission d’expertise. La réunion d’hier laisse entendre que le Président souhaite passer à la vitesse supérieure et sortir le film de cette longue inertie.

Relancer toute une industrie, pas seulement un film

Au-delà de ce chantier emblématique, le chef de l’État a abordé la stratégie globale de redynamisation du cinéma national. Une dynamique déjà amorcée par la promulgation de la loi 24-07 du 29 avril 2024, destinée à donner une véritable dimension économique à cette industrie.

Cette loi vise à attirer les investissements privés, moderniser la production et favoriser l’émergence de studios et de villes cinématographiques. L’État s’engage, selon les directives présidentielles, à financer les œuvres à hauteur de 70 % via des crédits bancaires, dans une logique d’encouragement à l’investissement et de structuration du secteur.

Le film de l’Émir comme symbole et catalyseur

Pour le président Tebboune, le film consacré à l’Émir Abdelkader doit devenir un projet moteur, capable de tirer vers le haut l’ensemble de la filière.
La réunion d’hier témoigne de la volonté ferme du chef de l’État de transformer ce feuilleton interminable en une véritable œuvre d’envergure, et de placer l’industrie cinématographique nationale face à un impératif de résultats.

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