Réduction du torchage : l’Algérie devient leader mondial selon la Banque mondiale
L’Algérie se positionne parmi les meilleurs élèves mondiaux dans la réduction du torchage du gaz naturel associé au pétrole, révèle le dernier rapport de suivi de la Banque mondiale sur la situation économique du pays. Cette avancée représente un jalon majeur pour le climat, l’efficacité énergétique et la modernisation de l’industrie pétrolière nationale.
Alors que le volume de gaz torché a augmenté dans le monde en 2023, l’Algérie a réussi à réduire ses volumes de 5 % et l’intensité du torchage de 3 % — le meilleur résultat mondial, selon la Banque mondiale. Le pays devance ainsi d’importants producteurs comme les États-Unis, le Canada, l’Irak ou le Nigeria.
Des projets stratégiques pour capter et valoriser le gaz
Les efforts se sont concentrés sur plusieurs gisements clés, dont Tiguentourine, Ohanet et Tin-Fouyé-Tabankort, avec la mise en service d’infrastructures de captage, de traitement et de valorisation du gaz. Depuis 2020, Sonatrach a intensifié ses projets sur le champ géant de Hassi Messaoud, permettant non seulement de réduire le torchage, mais aussi de récupérer un gaz réutilisable pour la production d’électricité, l’injection, l’exportation ou la pétrochimie.
Vers une économie moins carbonée
La Banque mondiale souligne que la réduction du torchage s’inscrit dans une stratégie plus large de décarbonation de l’économie algérienne. Elle vise à :
- diminuer l’intensité carbone du secteur énergétique,
- valoriser une ressource auparavant perdue,
- préserver la compétitivité des exportations face au Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) de l’Union européenne,
- réduire la pollution atmosphérique et ses impacts sanitaires.
Entre 2013 et 2023, l’Algérie a émis en moyenne 6,4 tonnes de CO₂ par habitant, un niveau supérieur à la moyenne nord-africaine. Dans ce contexte, le pays s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7 % d’ici 2030 dans un scénario sans mesures spécifiques, pouvant atteindre 22 % avec un soutien international. L’objectif pour le torchage est de le ramener à moins de 1 % d’ici 2030.
Une transition énergétique plus large
La Banque mondiale rappelle que cette performance s’inscrit dans un cadre plus vaste de transition énergétique, comprenant la réforme des subventions aux carburants, l’introduction d’une fiscalité carbone, le développement des énergies solaire et éolienne, ainsi que le positionnement de l’Algérie sur la filière émergente de l’hydrogène vert.
Avec ces initiatives, l’Algérie confirme sa volonté de limiter les pertes énergétiques, de réduire l’impact environnemental de l’exploitation pétrolière et gazière et de renforcer sa contribution à la lutte mondiale contre le changement climatique.
