Banque mondiale : reprise économique solide en Algérie, portée par les secteurs non pétroliers
Le dernier rapport de la Banque mondiale – édition Automne 2025 confirme une dynamique économique positive en Algérie, marquée par une croissance soutenue hors hydrocarbures et un net recul de l’inflation après plusieurs années de tensions.
Selon ce document de 52 pages, la croissance réelle des secteurs non pétroliers a atteint 4,1 % au premier semestre 2025, stimulée par l’investissement, l’agriculture et les services.
Une croissance hors hydrocarbures et une inflation au plus bas
La Banque mondiale souligne que les principaux moteurs de cette performance sont :
- un investissement en forte hausse,
- un secteur agricole résilient,
- et une demande intérieure robuste, notamment des ménages.
Dans le même temps, l’inflation a poursuivi sa tendance baissière.
Après avoir atteint des niveaux records — près de 93 % en 2022 et 2023 — le taux à glissement annuel est tombé à 40 % en 2024, avant de reculer davantage pour atteindre 1,7 % en 2025, principalement grâce à la décélération des prix alimentaires, notamment ceux des produits transformés.
Le secteur des hydrocarbures, lui, a évolué à contre-courant avec une contraction de 2 % durant la même période.
Malgré ces performances, la Banque mondiale avertit que les pressions externes et budgétaires demeurent importantes, notamment en raison de la volatilité des prix du pétrole et de l’élargissement de l’écart du taux de change parallèle, passé de 67,7 % en 2024 à 75,4 % en 2025.
Plus d’un milliard de dollars d’investissements étrangers… la Chine en tête
L’un des éléments les plus marquants du rapport est la remontée notable des investissements étrangers.
Durant les six premiers mois de 2025, les annonces d’investissements directs étrangers (IDE) ont dépassé un milliard de dollars, un niveau inédit depuis la pandémie de Covid-19.
La Banque mondiale explique ce regain par :
- les réformes réglementaires engagées par l’Algérie pour attirer les capitaux,
- l’amélioration du climat des affaires,
- et la progression continue de la présence chinoise dans le pays.
Entre 2020 et 2025, la Chine a représenté un tiers des annonces d’IDE, alors qu’elle ne pesait que 2 % une décennie plus tôt. La Turquie et le Qatar maintiennent des parts stables, tandis que les entreprises européennes réduisent leur présence.
En 2024, les flux officiels d’IDE ont atteint 1,4 milliard de dollars, portés par :
- la hausse des prix du pétrole,
- une réglementation plus attractive,
- et des investissements croissants dans le secteur énergétique.
Sur dix ans, les investissements se sont concentrés dans la chimie, les transports et les métaux, mais l’industrie automobile s’est distinguée par les perspectives d’emploi les plus importantes.
Des perspectives globalement positives pour 2025
Dans ses prévisions, la Banque mondiale estime que l’économie algérienne devrait poursuivre sa trajectoire ascendante.
Le scénario de référence table sur une croissance de 3,8 % en 2025, soutenue par :
- la vigueur persistante des secteurs non pétroliers,
- un secteur agricole toujours dynamique,
- et une consommation privée qui continue d’alimenter l’activité des services.
Cependant, le rapport met en garde contre plusieurs risques :
- une production pétrolière dépendante des quotas de l’OPEP,
- une volatilité accrue des prix de l’énergie,
- les effets de la transition énergétique mondiale qui pourraient réduire la demande de pétrole après 2030.
Réformes recommandées pour renforcer la résilience économique
La Banque mondiale recommande à l’Algérie de :
- renforcer ses recettes internes,
- améliorer la gestion des revenus pétroliers,
- et mettre en place des règles budgétaires strictes pour limiter l’exposition de l’économie aux chocs externes.
L’institution rappelle également que le pic de la demande mondiale en pétrole est attendu autour de 2030, ce qui pourrait entraîner un recul progressif des prix, exigeant une diversification économique accélérée.
