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La 5G officiellement lancée en Algérie : une nouvelle ère numérique s’ouvre

L’Algérie vient de franchir un pas majeur dans sa transition numérique. Hier en fin de journée, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a annoncé au Centre international des conférences (CIC) la mise en service officielle de la 5G, marquant l’entrée du pays dans une nouvelle phase de modernisation technologique.
Cette étape décisive s’inscrit dans un plan national qui prévoit une extension progressive de la couverture sur six ans, avant un déploiement complet sur l’ensemble du territoire.

Dès cette première journée, les trois opérateurs mobiles ont commencé à informer leurs abonnés de la disponibilité du passage de la 4G à la 5G. Un lancement concret qui soulève de nombreuses attentes, mais aussi plusieurs interrogations, quant à l’impact réel de cette technologie sur les usages et sur l’économie.

Bien plus qu’un simple gain de vitesse

Si la 5G promet des débits nettement supérieurs et une latence réduite, l’expérience de l’utilisateur moyen risque, dans un premier temps, de peu changer. À l’exception notable des passionnés de jeux en ligne, souvent critiques quant à la qualité du réseau, la révolution pourrait être plus profonde qu’immédiate.

En réalité, les autorités misent davantage sur une transformation structurelle. Industrie, santé, éducation, services publics : de nombreux secteurs devraient bénéficier de la capacité de la 5G à soutenir des applications avancées, notamment grâce au développement de l’intelligence artificielle. Le ministre l’a d’ailleurs rappelé : cette technologie n’a pas été pensée pour le seul streaming, mais pour l’émergence de nouveaux services à forte valeur ajoutée.

Une stratégie nationale encadrée

Les licences attribuées aux opérateurs, publiées récemment au Journal officiel, définissent les obligations liées à ce déploiement : construction et exploitation des réseaux, maintien des équipements et des données sous contrôle national, et supervision régulière de la qualité et de la sécurité par l’Autorité de régulation de la Poste et des Communications électroniques.

Ce cadre réglementaire témoigne d’une stratégie inscrite dans la durée, dont l’objectif majeur est d’assurer un déploiement maîtrisé, sécurisé et bénéfique pour l’économie nationale.

Un levier économique à fort potentiel

Sur le plan économique, la 5G pourrait devenir un véritable moteur de croissance. Elle permettra notamment d’optimiser les chaînes de production, d’améliorer la gestion logistique et de renforcer l’efficacité des PME et start-up numériques, appelées à concevoir de nouveaux services basés sur des connexions ultrarapides.

Les administrations publiques devraient aussi y trouver des solutions pour moderniser la gestion urbaine, le suivi des infrastructures ou encore la digitalisation des services.

Selon un rapport publié par Ericsson et réalisé par Analysys Mason en 2022, les pays émergents pourraient voir leur PIB augmenter de 0,3 à 0,46 % grâce à la 5G d’ici 2035. Pour chaque dollar investi dans cette technologie, entre 3 et 7 dollars pourraient être générés. Outre l’industrie et la logistique, l’agriculture et les infrastructures intelligentes font également partie des secteurs susceptibles de bénéficier de cette transition.

Des défis à ne pas négliger

Cependant, cette promesse de croissance n’est pas automatique. Le déploiement nécessite des investissements considérables : installation d’antennes, acquisition d’équipements compatibles, maintenance des infrastructures… Sans une adoption suffisante par les entreprises et les particuliers, la 5G pourrait rester sous-exploitée.

Autre risque : l’accentuation de la fracture numérique. Les zones rurales pourraient en effet être desservies plus tardivement, au profit des grandes agglomérations. Une disparité que les pouvoirs publics affirment vouloir éviter grâce à un cadre réglementaire conçu pour encourager une couverture équilibrée.

Une transition qui se veut maîtrisée

La réussite de la 5G dépendra donc autant des moyens techniques déployés que de la capacité des acteurs économiques et institutionnels à s’en saisir. Les ambitions affichées sont élevées et les outils réglementaires semblent prêts. Reste à voir si cette transition, amorcée avec prudence mais détermination, tiendra toutes ses promesses.

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