Attaf : « Le colonialisme a exclu l’Afrique et l’a privée de décider de son destin »
Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, a affirmé que le colonialisme en Afrique fut essentiellement un projet de spoliation, de pillage et de prédation, qui a écarté les pays du continent de toutes les grandes révolutions dont a bénéficié le reste de l’humanité et les a privés de leur droit à l’autodétermination.
Ces déclarations ont été faites dimanche à l’ouverture des travaux de la conférence internationale sur la criminalisation du colonialisme en Afrique, organisée les 30 novembre et 1ᵉʳ décembre 2025 au Centre international des conférences (CIC) à Alger.
Dans son discours, Attaf a rappelé que cette conférence découle d’une initiative lancée par le président de la République lors du dernier sommet ordinaire de l’Union africaine. Une initiative soutenue et approuvée à l’unanimité par les dirigeants africains.
Le chef de la diplomatie algérienne a souligné que l’Afrique se réunit aujourd’hui pour suivre les traces de ses ancêtres, qui ont résisté au colonialisme et se sont battus jusqu’à reconquérir leur liberté et libérer leurs patries. Ces luttes, a-t-il ajouté, sont devenues des épopées qui ont façonné un nouvel chapitre de l’histoire africaine.
Attaf a insisté sur le fait que l’Afrique a pleinement compris que l’assainissement des séquelles du colonialisme est devenu une nécessité incontournable pour poursuivre la construction d’un avenir fondé sur la dignité, la justice et la fierté pour ses peuples. Il a averti que la lutte du continent se poursuivra tant que les crimes du colonialisme n’auront pas été reconnus de manière claire et responsable.
Selon lui, le colonialisme a entravé la construction des États-nations africains et empêché les peuples d’exercer pleinement leur souveraineté sur leur destin. Il a ajouté que le colonialisme n’a jamais été une « mission civilisatrice », mais bien un projet structuré d’appropriation et d’exploitation.
Le ministre a également rappelé que la mémoire collective africaine n’oublie pas que le colonialisme a exclu l’Afrique de toutes les révolutions politiques, économiques, technologiques, scientifiques et sociales qui ont marqué le progrès de l’humanité.
Évoquant le cas algérien, Attaf a souligné que l’expérience du pays sous la colonisation française constitue un exemple rare dans l’histoire, un colonialisme de peuplement à part entière, et non un simple système d’exploitation.
Il a affirmé que cette expérience douloureuse rapproche profondément l’Algérie des objectifs fixés par l’Union africaine dans le cadre de son initiative pour la justice historique.
En conclusion, Attaf a réitéré que l’Afrique est dans son droit en réclamant une reconnaissance officielle et explicite des crimes coloniaux, première étape indispensable pour traiter les séquelles d’une période dont les pays africains continuent à payer le prix fort en termes d’exclusion, de marginalisation et de retard.
