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L’Opéra d’Alger accueille l’éclat lyrique de l’Arena di Verona

L’Opéra d’Alger a vécu, vendredi dernier, une soirée d’exception : la Fondazione Arena di Verona, l’une des institutions lyriques les plus prestigieuses au monde, a choisi la capitale algérienne pour inaugurer sa nouvelle tournée internationale. Une première étape qui a plongé le public dans l’univers grandiose de l’opéra italien.

Organisé sous le patronage du ministère algérien de la Culture et des Arts, l’événement a été rendu possible grâce au ministère italien de la Culture, à l’ambassade d’Italie en Algérie, à l’Institut culturel italien et à l’Opéra d’Alger. Avant le lever de rideau, la directrice générale de la fondation, Cecilia Gasdia, accompagnée du vice-directeur artistique Stefano Tredici, a rappelé la profondeur des liens entre l’Algérie et Vérone. Elle a notamment évoqué les figures de saint Zénon, originaire de l’ancienne Maurétanie, et de saint Augustin, né en Algérie, symboles du dialogue spirituel entre les deux rives de la Méditerranée.

Gasdia a également mis en avant le rôle unique de l’amphithéâtre de Vérone, véritable monument du patrimoine mondial et théâtre, depuis 1913, du plus ancien festival d’opéra en plein air. « L’Arena est aujourd’hui le plus vaste théâtre lyrique à ciel ouvert du monde », a-t-elle souligné, rappelant que des milliers de spectateurs y affluent chaque soir durant l’été pour assister à des productions monumentales. Elle a aussi rappelé que, depuis 2022, le chant d’opéra italien est inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco, une reconnaissance qui couronne le travail de milliers d’artistes et de techniciens.

Une immersion dans les grands classiques italiens

Dès les premières notes, la salle de l’Opéra d’Alger s’est laissée emporter par la puissance émotionnelle du répertoire italien. Les quatre solistes invités – deux sopranos, un ténor et un baryton – ont offert au public un florilège d’airs parmi les plus célèbres de Verdi, Puccini, Rossini ou encore Giuliano.

Le ténor Francesco Meli a ouvert la soirée avec une interprétation vibrante de « De’ miei bollenti spiriti » extrait de La Traviata, installant immédiatement l’intensité du moment. La soprano Marta Torbidoni lui a succédé avec un « Ritorna vincitor » bouleversant, donnant vie avec force et délicatesse au personnage d’Aida.
Le baryton Gizem Meşketa a ensuite offert une prestation marquante de « Nemico della patria » d’Andrea Chénier, empreinte d’une densité dramatique qui a captivé l’auditoire.

Puccini, moment d’enchantement absolu

La seconde partie de la soirée a été largement consacrée à Puccini, dont la musique a enveloppé la salle d’une atmosphère à la fois poétique et poignante.
Les sopranos Marta Torbidoni et Elionora Bellucci ont interprété avec finesse « Dunque è proprio finita » extrait de La Bohème, bientôt rejointes sur scène par Meli et Meşketa pour un ensemble d’une grande intensité. Bellucci a ensuite poursuivi seule avec « Quando me’n vo », livrant une version lumineuse et espiègle de cet air emblématique, saluée par de longs applaudissements.

Une soirée qui rapproche deux traditions culturelles

Entre la virtuosité des artistes et la qualité de la programmation, cette escale algéroise de l’Arena di Verona s’est imposée comme un moment rare, témoignant de la vitalité du dialogue culturel entre l’Algérie et l’Italie.
L’Opéra d’Alger a ainsi offert au public une soirée où se sont rencontrés patrimoine, émotion et excellence artistique, rappelant la place centrale que tient la musique dans la rencontre entre les peuples.

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