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Festival international du film d’Alger : une 12ᵉ édition tournée vers le monde et la transmission

Du 4 au 10 décembre, Alger vivra au rythme du Festival international du film d’Alger (AIFF), qui s’apprête à dévoiler l’une de ses éditions les plus ambitieuses. Pour cette 12ᵉ édition, les organisateurs annoncent une programmation foisonnante : 101 films venus des quatre coins du monde, entre compétitions officielles, projections spéciales et sections parallèles.

Lors d’une conférence de presse tenue au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, le commissaire du festival, Mehdi Benaissa, accompagné de la directrice artistique, Nabila Rezaig, a présenté les grandes orientations de cette édition, résolument pensée comme un levier culturel et économique pour la capitale. L’ambition est claire : renforcer l’image du pays, consolider des partenariats internationaux, soutenir les cinématographies du sud global et offrir une véritable scène aux jeunes talents algériens.

Une compétition dense et variée

Sur les 101 œuvres programmées, 50 seront en lice dans les catégories long métrage, documentaire et court métrage. Le reste de la sélection regroupe des films hors compétition, parmi lesquels les œuvres d’ouverture et de clôture, une rétrospective de films cubains, un focus sur le cinéma palestinien, 22 films estampillés Panorama Algérie, ainsi que plusieurs titres venant des cinémas du sud global ou explorant les rapports entre sciences et images.

Les projections se déploieront dans plusieurs espaces emblématiques de la capitale : Ibn Zeydoun, Cosmos, la Cinémathèque algérienne, le Théâtre d’Alger-centre et la salle El Djazaïria. Le Petit Théâtre accueillera les activités du programme Ciné-Lab, tandis que la galerie Asma recevra pour la première fois l’AIFF Market, destiné à devenir un marché professionnel d’envergure internationale.

Des jurys internationaux et une nouvelle compétition technique

Trois jurys internationaux seront chargés de départager les films en compétition. Le réalisateur Karim Traidia présidera le jury des longs métrages, tandis que Monica Maurer prendra la tête de celui des documentaires, et Houda Ibrahim celle des courts métrages.
Grande nouveauté : l’apparition d’une « compétition technique », dédiée aux métiers du cinéma, que le festival souhaite mettre en lumière, à l’heure où de nombreux professionnels s’inquiètent de l’impact de l’IA. Cette section sera présidée par Rachid Benallal.

Une ouverture patrimoniale et une clôture engagée

Le festival s’ouvrira avec un événement exceptionnel : la projection restaurée de « Ghouassou Essahra » (1952) de Tahar Hannache, considéré comme le plus ancien film de fiction algérien conservé. La séance sera accompagnée d’un ciné-concert interprété par 25 musiciens sous la direction du maestro Khalil Baba Ahmed.

La clôture donnera la parole au cinéma tunisien, avec « La voix de Hind Rajab » de Kaouther Ben Hania, lauréat du Lion d’Argent à Venise. Le film retrace les derniers instants d’une fillette palestinienne coincée sous les bombardements à Gaza, à travers des enregistrements sonores authentiques mêlés à des reconstitutions poignantes.

Un festival qui veut structurer l’écosystème du cinéma algérien

Au-delà des projections, le festival propose une série d’activités professionnelles : masterclasses, panels thématiques, ateliers d’écriture encadrés par Arezki Mellal, formations pour formateurs à la Cinémathèque, et une application mobile dédiée au festival.
Un circuit cinématographique et touristique à travers les lieux phares d’Alger sera également inauguré, un dispositif appelé à être pérennisé par la wilaya.

Plusieurs hommages seront rendus à des figures du cinéma et de la culture, parmi lesquelles Zehira Yahi, Lizette Vila, Biyouna, Mohamed Seghir Hadj Smaïn, Salah Ougroute, Tewfik Farès, Elaine Mokhtefi, Hanna Attalah et Monica Maurer.

Un rendez-vous qui veut penser le cinéma autant que le montrer

Avec une telle amplitude, l’AIFF 2025 se positionne non seulement comme un lieu de diffusion, mais aussi comme un espace de réflexion, de création et de transmission. À travers des choix artistiques engagés et une volonté affirmée de soutenir la professionnalisation du secteur, le festival entend offrir à Alger une semaine où le cinéma devient un terrain d’échanges, d’audace et de circulation des idées.

Une édition qui, plus que jamais, ambitionne de faire du festival un véritable pôle cinématographique, ancré dans la capitale et ouvert sur le monde.

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