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Baisse du prix du pétrole et équilibres financiers : ce que révèlent les derniers indicateurs

Malgré un marché pétrolier instable et un baril moins rentable qu’au cours des dernières années, les fondamentaux financiers de l’Algérie demeurent solides. C’est le constat mis en avant récemment par le président de la République, qui a assuré que même avec un prix du baril autour de 60 dollars, le pays dispose de la marge nécessaire pour couvrir ses besoins, poursuivre ses investissements et soutenir ses réformes structurelles. Une affirmation qui s’appuie sur un matelas de réserves de change confortable et sur un niveau d’endettement extérieur parmi les plus faibles au monde.

Un contexte international défavorable mais maîtrisé

La baisse des cours du pétrole, amorcée ces derniers mois, se reflète dans les premiers signaux d’inflexion des équilibres extérieurs nationaux. Pour la première fois depuis près de quatre ans, la balance commerciale et la balance des paiements enregistrent de légers déficits, conséquence directe du recul des recettes pétrolières.

Ces données ont été intégrées aux cadrages macroéconomiques du projet de loi de finances (PLF 2026) et aux prévisions triennales allant jusqu’en 2028. Selon ces projections, le prix moyen du baril devrait passer de 79,17 dollars en 2024 à 66,94 dollars en 2025. Le FMI anticipe la même tendance : une baisse de 13,9 % en 2025, suivie d’un repli supplémentaire de 5,7 % en 2026, avec un prix moyen estimé à 64,33 dollars en 2026.

Des fondations financières qui amortissent le choc

Malgré cette conjoncture, l’Algérie conserve des indicateurs macroéconomiques parmi les plus robustes de la région. Les réserves de change, reconstituées progressivement depuis quatre ans, avoisinent aujourd’hui les 70 milliards de dollars. Un niveau qui garantit plus de 15 mois d’importations de biens et services, largement au-dessus du seuil recommandé par les standards internationaux (entre 3 et 10 mois).

Cette situation confortable est renforcée par un endettement extérieur quasiment nul. La Banque d’Algérie estime que la dette extérieure représente à peine un peu plus de 1 % du PIB, un taux qualifié de « modeste » et qui traduit la très faible exposition du pays aux risques liés à l’endettement international. Les analyses du FMI et de la Banque mondiale confirment ces évaluations.

Diversification : la clé de la résilience à long terme

Si le tableau global reste positif, la pérennité de ces équilibres dépend de l’accélération de la diversification économique. Les autorités misent notamment sur l’entrée en production de grands projets miniers, ainsi que sur les investissements nationaux et étrangers enregistrés auprès de l’AAPI. La reprise des exportations hors hydrocarbures, encore fragile mais réelle, est également perçue comme un levier stratégique de résilience face aux fluctuations du marché pétrolier.

Tant que les prix du pétrole ne subissent pas un effondrement brutal – scénario que ni l’Opep ni l’Agence internationale de l’énergie ne prévoient actuellement – l’économie algérienne devrait continuer d’évoluer dans une zone de stabilité. Mais à long terme, la réduction de la dépendance aux hydrocarbures reste incontournable pour consolider durablement cette trajectoire.

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