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Un nouveau coup d’État en Afrique de l’Ouest : les militaires prennent le pouvoir en Guinée-Bissau

Par : Darine.N

Des militaires en Guinée-Bissau ont annoncé mercredi qu’ils prenaient le contrôle total du pays, suspendant le processus électoral et fermant les frontières, moins d’une semaine après les élections présidentielle et législatives tenues dimanche dernier.

Selon plusieurs témoins, des tirs ont été entendus près du palais présidentiel, où des soldats lourdement armés ont bloqué l’accès de la route principale menant au bâtiment officiel. La Guinée-Bissau, pays d’Afrique de l’Ouest, a connu de nombreuses crises politiques et plusieurs tentatives de coup d’État depuis son indépendance.

Un communiqué des militaires a été lu depuis le siège de l’armée à Bissau, selon l’agence France-Presse.

Le président arrêté en plein jour

Le président Umaro Sissoco Embaló a confirmé lui-même à Jeune Afrique qu’il avait été arrêté en pleine journée alors qu’il travaillait dans son bureau au palais.

Au même moment, les forces armées ont également interpellé le chef d’état-major, le général Biagui Nan Ntanan, son adjoint le général Mamadou Touré, ainsi que le ministre de l’Intérieur Butsche Candé.

Embaló a toutefois assuré n’avoir subi aucun mauvais traitement lors de son arrestation et a affirmé que le meneur du coup d’État n’était autre que le chef d’état-major.

Un coup d’État en plein processus électoral

Ce coup de force intervient alors que les résultats préliminaires de la présidentielle devaient être annoncés jeudi. Le président sortant, dont le mandat arrivait à son terme, faisait face à deux opposants majeurs :

– Domingos Simões Pereira, leader de l’opposition et ancien Premier ministre,

– Fernando Dias, autre candidat influent.

Les deux ont récemment mis en garde contre une forte tension politique pouvant ouvrir la voie à une nouvelle crise institutionnelle.

Le processus électoral était déjà entaché par l’exclusion du candidat Domingos Simões Pereira et de son colistier par la Cour suprême, qui avait considéré leurs dossiers déposés hors délai.

Un pays habitué aux crises politiques

Ce n’est pas la première fois que la Guinée-Bissau sombre dans l’instabilité. Les élections de 2019 avaient donné lieu à une crise de quatre mois, après que Embaló et son rival Pereira s’étaient chacun proclamés vainqueurs.

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