Flambée record de l’euro : le marché parallèle sous pression
L’euro poursuit son ascension fulgurante sur le marché parallèle, atteignant hier le seuil historique de 282 DA pour un euro, une dynamique qui ne montre aucun signe de ralentissement. Les cambistes, pour leur part, observent la situation sans intervenir, retenant leurs billets dans l’attente d’une nouvelle hausse.
Cette flambée n’est pas fortuite et résulte d’une combinaison de facteurs qui mettent le marché parallèle sous tension. Après avoir franchi les 260,5 DA fin juin, l’euro a continué sa progression pour atteindre, 274 DA le 9 novembre, puis 276,5 DA le 21 du même mois.
Une offre en raréfaction
Au cœur de cette hausse se trouve la raréfaction de l’euro. Depuis plusieurs mois, le marché souffre d’une tension inédite, alors que la demande ne cesse de croître. Historiquement, une partie des devises circulait via la communauté algérienne à l’étranger, notamment dans le secteur immobilier, où les transactions en espèces étaient fréquentes. Depuis l’interdiction des paiements en cash pour ce type d’opérations, ce flux s’est considérablement réduit, privant les cambistes d’une de leurs principales sources de billets. La conséquence est directe : moins de devises disponibles et un marché parallèle sous forte pression.
Une demande en hausse continue
Parallèlement, la demande d’euros s’accroît de manière spectaculaire. Elle est alimentée par la reprise des activités commerciales, longtemps limitées par des contrôles stricts, notamment dans le commerce du cabas. Les produits importés, tels que les smartphones, réapparaissent en quantité, nécessitant des devises pour financer ces achats.
À cela s’ajoute l’ouverture récente à l’importation de véhicules de moins de trois ans. Les particuliers souhaitant acquérir des automobiles à l’étranger, qu’il s’agisse de berlines récentes ou de petits véhicules, génèrent un flux important de demande en euros, accentuant encore la pression sur le marché parallèle.
Un équilibre fragile
Face à une offre limitée et une demande croissante, les cambistes retiennent leurs stocks et parient sur la poursuite de la hausse. Ce mécanisme crée un équilibre instable où chaque mouvement amplifie le suivant. Résultat : l’euro continue de progresser, et rien ne semble pour l’instant capable de freiner son élan.
