Cessez-le-feu fragilisé : des violations signalées alors que le Hamas alerte depuis Gaza
Une haute délégation du Hamas a rencontré hier au Caire le chef du renseignement égyptien, Hassan Rashad, afin d’évaluer l’état de l’accord de cessez-le-feu en vigueur, d’examiner la situation humanitaire et sécuritaire dans la bande de Ghaza, et de discuter des contours de la seconde phase de l’accord. Cette rencontre intervient alors que le mouvement palestinien dénonce une série de violations imputées en Israël, qu’il estime susceptibles de compromettre la trêve.
Dans un communiqué, le Hamas affirme avoir réitéré auprès de ses interlocuteurs égyptiens son engagement à appliquer intégralement la première phase de l’accord. Le mouvement accuse toutefois Israël de « violations répétées », qu’il demande à documenter et à encadrer par un « mécanisme clair » placé sous supervision internationale afin d’éviter tout dérapage.
La délégation, conduite par Muhammad Darwish, président du Conseil de direction du mouvement, comprenait notamment Khalil Al-Hayya, Khaled Meshaal, Nizar Awadallah, Zaher Jabareen et Ghazi Hamad, membres éminents de la direction politique et militaire du Hamas.
Rafah : le sort des combattants piégés dans les tunnels au centre des discussions
Selon le Hamas, les échanges avec les responsables égyptiens ont également porté sur la situation d’un groupe de combattants isolés dans les tunnels de Rafah, où les communications seraient interrompues. Le mouvement dit compter sur l’appui des médiateurs pour obtenir des informations fiables sur leur situation et tenter de trouver une solution rapide.
Plus tôt ce mois-ci, plusieurs médiateurs régionaux s’étaient déjà mobilisés pour aborder ce dossier sensible, alors que la zone est désormais contrôlée par l’armée israélienne.
Ces derniers jours, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé que l’armée aurait éliminé cinq hauts responsables du Hamas lors d’une opération, sans toutefois fournir d’éléments de preuve. Les autorités sanitaires de Ghaza ont, de leur côté, fait état d’au moins 20 morts et 80 blessés dans de récents bombardements.
L’éducation palestinienne durement frappée : les chiffres alarmants présentés au Caire
Toujours dans la capitale égyptienne, la 34ᵉ réunion entre la Ligue arabe et l’UNRWA, consacrée à l’éducation des réfugiés palestiniens, ainsi que la 92ᵉ session du Conseil des affaires éducatives pour les enfants de Palestine, ont mis en lumière l’impact dévastateur du conflit sur le secteur éducatif.
Selon les données présentées, plus d’un quart de million de Palestiniens ont été directement touchés par la guerre — morts, blessés ou portés disparus. Parmi eux figureraient près de 19 000 élèves tués et plus de 1 350 enseignants et personnels éducatifs décédés, tandis que des dizaines de milliers d’autres ont été blessés.
Les destructions matérielles sont également considérables : 509 écoles et établissements universitaires ont été endommagés ou détruits, dont plus de 100 écoles de l’UNRWA. Soixante-trois bâtiments universitaires auraient été totalement anéantis.
L’ambassadeur palestinien Saïd Al-Aklouk a insisté sur la gravité de la situation : selon lui, l’éducation palestinienne traverse « la période la plus difficile de son histoire moderne ». Il souligne que le système éducatif constitue « un pilier essentiel de l’identité nationale », et que sa destruction représente une menace directe pour la mémoire collective du peuple palestinien.
